Édition internationale

L'Église orthodoxe roumaine prépare un mécanisme pour sanctionner la corruption

Le patriarche Daniel, chef de l'Église orthodoxe roumaine, a récemment lancé une proposition afin de sanctionner les évêques corrompus de l'Église, ce qui est actuellement n'est pas possible.

458px-Daniel_of_Romaniall458px-Daniel_of_Romaniall
Wikipedia / Υπουργείο Εξωτερικών - Δήλωση Υφυπουργού Εξωτερικών, Γιάννη Αμανατίδη για την ολοκλήρωση των εργασιών της Αγίας και Μεγάλης Συνόδου της Ορθοδόξου Εκκλησίας (Χανιά 26.06.16)
Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 19 décembre 2023

Selon romania-insider.com, le patriarche, par l'intermédiaire du Conseil national permanent de l'Église, a proposé la création d'« organes canoniques de contrôle juridique et financier » au sein de l'Église orthodoxe, véritables organes internes de contrôle anti-corruption. Selon le communiqué de l'Église orthodoxe roumaine, ceux-ci seraient coordonnées sous la confiance du Patriarche de Roumanie ou du Métropolite, par un vicaire épiscopal. La proposition criminaliserait la corruption et le trafic d’influence dans le règlement intérieur de l’Église, selon G4Media.

Le patriarche choisira probablement le coordinateur de ce nouvel organe de contrôle juridique et financier, qui surveillera les actes potentiels de corruption matérielle, de détournement de fonds, d'acquisition illégale de fonds, de pots-de-vin, de réception de pots-de-vin, de trafic d'influence et d'achat d'influence.


Si le Synode de l'Église orthodoxe roumaine approuve ces propositions, ce sera la première fois que le patriarche de l’Église orthodoxe disposera d’un outil pour sanctionner la corruption au sein du clergé de haut rang. Actuellement, le patriarche ne dispose pas d'un tel outil pour exercer son autorité, sa direction décentralisée rendant presque impossible la destitution d'un évêque par le patriarche. Une telle institution, une fois établie, pourrait contribuer à réformer l’Église, souvent en proie à des prêtres ou des hiérarques soupçonnés de corruption.

Les propositions du patriarche Daniel sont intervenues après que la Direction nationale anticorruption (DNA) a annoncé l'ouverture d'une procédure pénale contre l'archevêque Teodosie pour trafic d'influence. Dans la même affaire, un conseiller au sein du même archidiocèse de Tomis fait également l'objet d'une enquête pénale pour complicité. Le dossier a été ouvert à la suite d’une enquête menée par la plateforme de journalisme indépendante Recorder. Teodosie aurait promis une somme de 160 000 RON (32 200 EUR) à un homme d'affaires (témoin dans l'affaire), représentant 20% des 800 000 RON (161 000 EUR) qu'il était censé obtenir pour l'archidiocèse de Tomis, en usant de l'influence qu'il prétendait avoir au sein du Secrétariat d'État aux Cultes.

Le Conseil national permanent de l'Église (organe exécutif central du Saint-Synode) a récemment approuvé que des propositions pratiques visant à compléter les mesures visant à sanctionner la corruption dans l'Église soient présentées pour analyse et approbation lors de la prochaine séance de travail du Saint-Synode. Le Synode de l'Église orthodoxe roumaine est la plus haute autorité de l’Église orthodoxe roumaine.

lepetitjournal.com bucarest
Publié le 19 décembre 2023, mis à jour le 19 décembre 2023
Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.

Flash infos