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Inflation élevée pour la Roumanie : 1 % de croissance en 2025, 1,4 % en 2026

Le Fonds monétaire international (FMI) a publié vendredi, à l’issue de sa mission régulière en Roumanie, des prévisions de croissance de 1 % en 2025 et de 1,4 % en 2026. Le FMI indique que l’inflation restera élevée jusqu’à la fin de 2026 et avertit qu’une dégradation de la note de crédit souveraine demeure un risque en raison des incertitudes liées à la mise en œuvre des réformes structurelles.

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Source de Romania Journal.ro
Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 12 septembre 2025, mis à jour le 15 septembre 2025

Perspectives : L’économie devrait croître progressivement dans un contexte de consolidation budgétaire nécessaire, indispensable pour répondre à l’aggravation des deux déficits. L’inflation devrait rester temporairement élevée avant de revenir dans la fourchette de tolérance de la Banque nationale de Roumanie (BNR) d’ici la fin de 2026.

La croissance devrait augmenter graduellement vers des niveaux modérés à mesure que la consolidation budgétaire prendra effet. Le PIB réel devrait progresser de 1,0 % en 2025 et de 1,4 % en 2026, l’accélération des investissements financés par le plan NGEU compensant partiellement la modération de la consommation privée, causée par une inflation temporairement élevée et les effets de l’assainissement budgétaire. Le gouvernement a introduit un vaste paquet de réformes fiscales pour 2025–2026, comprenant notamment une hausse des taux de TVA normal et réduit, ainsi que la poursuite du gel des salaires et des pensions dans le secteur public en 2026. L’inflation globale devrait rester élevée au cours des 12 prochains mois avant de revenir dans la fourchette de tolérance de la BNR d’ici fin 2026.

Les risques baissiers concernent une croissance plus faible, tandis que les risques haussiers concernent l’inflation. La dégradation de la note de crédit souveraine reste un risque en raison des doutes sur la mise en œuvre de la consolidation budgétaire prévue pour 2025–2026 et sur la viabilité à moyen terme des finances publiques, compte tenu du déficit budgétaire encore élevé. Un ralentissement de la croissance des principaux partenaires commerciaux — éventuellement combiné à des barrières commerciales plus fortes, à l’incertitude et à l’intensification des conflits régionaux — pourrait réduire le commerce et les flux d’IDE. À l’inverse, une mise en œuvre rigoureuse des ajustements budgétaires et des projets financés par l’UE pourrait renforcer la confiance des investisseurs et réduire plus rapidement que prévu les primes de risque, entraînant une hausse de l’investissement privé et de la croissance. Parmi les risques haussiers liés à l’inflation figurent une augmentation des prix de l’énergie et des chocs climatiques défavorables pesant sur les prix alimentaires. Une croissance des salaires supérieure aux prévisions, éventuellement alimentée par l’inflation élevée temporaire, pourrait retarder la normalisation prévue de l’inflation sous-jacente.

La consolidation budgétaire majeure prévue pour 2025–2026 est bienvenue et son application, accompagnée d’ajustements supplémentaires à moyen terme, est essentielle pour rétablir la soutenabilité budgétaire et la confiance des marchés. Si elles sont intégralement mises en œuvre, ces réformes devraient réduire le déficit primaire d’environ 1,25 et 2 points de pourcentage du PIB en 2025 et 2026, ramenant le déficit public global à environ 6 % du PIB en 2026. Toutefois, le déficit devrait diminuer seulement progressivement par la suite, atteignant environ 5 % du PIB en 2030, tandis que le ratio dette publique/PIB resterait proche de 70 %. Des ajustements supplémentaires de l’ordre de deux tiers de point de pourcentage du PIB par an en moyenne à partir de 2027 seront nécessaires pour ramener le déficit en dessous de 3 % du PIB à moyen terme et stabiliser la dette publique autour de 60 %. L’annonce à l’avance de mesures concrètes applicables dès 2027 contribuerait à restaurer la crédibilité, accroître la prévisibilité budgétaire, faciliter la planification des ménages et des entreprises et améliorer le climat d’investissement.

Des réformes budgétaires supplémentaires à moyen terme, combinées à une pleine utilisation des fonds européens disponibles, contribueraient à renforcer les finances publiques tout en soutenant la croissance. Les recettes fiscales de la Roumanie en pourcentage du PIB figurent parmi les plus faibles de l’UE et ne suffisent pas à répondre aux besoins croissants de protection sociale et de services publics à un niveau conforme aux moyennes européennes. Un paquet de réformes visant à accroître la collecte des recettes et à améliorer l’équité, tout en renforçant les incitations au travail et en restant attractif pour l’investissement en capital, permettrait une consolidation budgétaire plus équitable et favorable à la croissance.

Dans le contexte d’une consolidation budgétaire importante, il est crucial d’avancer sur les réformes structurelles afin de renforcer durablement la croissance et de débloquer les fonds européens engagés. Le cadre de gestion de l’investissement public de la Roumanie doit être renforcé par une meilleure coordination et un suivi accru, afin de soutenir une planification, une allocation et une mise en œuvre plus efficaces des investissements publics. La poursuite de la prudence dans les politiques salariales et de retraite au-delà de 2026 est également nécessaire.

D’autres réformes structurelles budgétaires visant à améliorer la gouvernance et l’efficacité des finances publiques sont essentielles pour garantir la mise en œuvre efficace des ajustements. Les efforts en cours du gouvernement en matière de numérisation renforceraient l’administration fiscale et la prestation des services publics. L’introduction prévue d’une nouvelle plateforme numérique de budgétisation est un développement positif pour améliorer la gestion de l’information et la planification budgétaire. Pour améliorer davantage l’efficacité des dépenses, les examens réguliers des dépenses publiques devraient être mieux intégrés dans le processus budgétaire annuel. Un cadre budgétaire à moyen terme plus solide, intégrant des stratégies crédibles de recettes et de dépenses ainsi que des plans de contingence, contribuerait également à établir la prudence et la crédibilité budgétaires.

Politique budgétaire : Le récent paquet de réformes pour 2025–2026, incluant des réformes fiscales, est une avancée bienvenue. Sa mise en œuvre intégrale et de nouvelles mesures d’ajustement à partir de 2027, afin de ramener le déficit budgétaire en dessous de 3 % du PIB, sont essentielles pour rétablir la soutenabilité budgétaire et macroéconomique.

Politique monétaire : L’approche prudente de la BNR reste appropriée et les baisses de taux d’intérêt ne devraient reprendre que lorsque l’inflation sera clairement sur une trajectoire descendante. Une plus grande flexibilité du taux de change à moyen terme renforcerait la résilience face aux chocs.

Politiques structurelles : L’avancement des réformes structurelles, notamment le renforcement de l’efficacité de l’État, est crucial pour une pleine utilisation des fonds européens et pour soutenir la croissance dans le contexte de l’ajustement budgétaire nécessaire.

 

Source : Romania Journal.ro

lepetitjournal.com bucarest
Publié le 15 septembre 2025, mis à jour le 15 septembre 2025
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