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DNA - Iohannis prendra une décision dans "un délai raisonnable"

Klaus-IohannisKlaus-Iohannis
Écrit par Grégory Rateau
Publié le 14 juin 2018, mis à jour le 14 juin 2018

Le président roumain Klaus Iohannis a déclaré ce mardi 12 juin que le Parti social-démocrate (PSD) au pouvoir, tente d' "amputer" les pouvoirs du président et qu'un vaste débat sur l'architecture de l'Etat est nécessaire, pouvant même aboutir à un référendum.

 



C'était la première réaction officielle du président après que la Cour constitutionnelle (CCR) a publié la semaine dernière la motivation de sa décision de renvoi du procureur anticorruption Laura Codruta Kovesi.

Iohannis a déclaré qu'à ce stade, la motivation de la Cour soulève plus de questions que de clarifications. Il a ajouté que les réponses à des questions telles que «quel est le statut des procureurs en Roumanie ?», «avons-nous un nouveau super-ministre de la justice en Roumanie qui décide et le président qui s'exécute ?» et «qu'est-ce que le Conseil Supérieur de la Magistrature ?» sont nécessaires pour définir l'architecture de l'État.

Selon la motivation de la CCR, le ministre de la Justice a autorité sur les carrières du procureur et joue un rôle central dans la procédure de licenciement. Le président peut seulement vérifier la légalité de la procédure et non pas l'opportunité, selon le CCR. Ainsi, le président ne peut pas exprimer son avis sur l'évaluation sur laquelle s'est basé le ministre de la Justice pour demander la révocation du procureur en chef de la Direction nationale de la lutte contre la corruption (DNA), a expliqué la Cour.

Concernant la demande de la CCR de signer le décret pour révoquer Laura Codruta Kovesi maintenant que le CCR a publié sa motivation, Iohannis a déclaré qu'il réagirait dans un "délai raisonnable".

"Nous ne pouvons pas attendre jusqu'au mois de décembre, mais je ne pense pas que quelqu'un s'attende sérieusement à ce que j'applique une décision dans un jour ou deux", a-t-il dit, ajoutant qu'il n'y avait pas de raison pour sa suspension.

"Je ne romps pas avec la Constitution, je veille à ce qu'elle soit respectée", a-t-il justement précisé.

Les représentants du Parti social-démocrate (PSD) ont déclaré que la décision de la Cour constitutionnelle est obligatoire et devrait être appliquée immédiatement. Le chef du PSD, Liviu Dragnea, a déclaré dimanche que le président commettrait une erreur fatale s'il ne se décide pas au plus vite à respecter la décision de la Cour constitutionnelle de révoquer le chef de la DNA.


Les principales formations de l’opposition parlementaire, le parti national libéral (PNL) et l’union Sauvez la Roumanie (USR), ont néanmoins salué les propos du chef de l'Etat : « C’est la réaction la plus équilibrée qu’un Président qui connaît la Constitution peut avoir. (…) Personne ne presse le Président et je ne pense pas que quelqu’un souhaite qu’on ait des décisions précipitées sur une affaire aussi compliquée liée à la structure même du système judiciaire », a déclaré la sénatrice libérale Alina Gorghiu. « Nous saluons la déclaration du Président, qui a compris la même chose que nous de la décision de la CCR : le pays est à un tournant parce qu’un seul homme, Liviu Dragnea, souhaite être plus fort qu’il ne l’est », a déclaré à son tour Dan Barna, président de l’USR.

grégory rateau
Publié le 14 juin 2018, mis à jour le 14 juin 2018

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