

Ce week-end, le Gradina Uranus de Bucarest accueille Balkanik, le premier festival dédié à la musique balkanique jamais organisé dans la capitale roumaine. A l'affiche, des grands noms du genre, comme le Taraf des Haidouks ou Baba Zula. Au-delà de la musique, l'objectif de ce festival est de populariser auprès des Roumains ces fanfares et la musique des Balkans, qui font partie intégrante de leur culture. Entretien avec Daniel Mitulescu, organisateur de l'événement
Photo : D.R.
Lepetitjournal.com/Bucarest - Comment est née l'idée d'organiser ce premier festival dédié à la musique des Balkans à Bucarest ?
Daniel Mitulescu - J'ai eu cette idée il y a longtemps déjà, mais j'attendais d'être prêt et capable de la mettre en marche, avec une équipe adéquate. A l'origine, je suis producteur de films (Strada film, qui a notamment produit Quand je veux siffler, je siffle, Ours d'argent à Berlin en 2010, ndlr), mais je suis intéressé depuis longtemps par la scène musicale et j'ai déjà organisé des concerts : celui du violoniste Alexander Balanescu, au Théâtre national en 2007, puis un concert du Taraf des Haidouks. Le concert a été fantastique, tout le monde dansait, il y avait une véritable énergie. Une émotion intense qui était provoquée par ces sons ancestraux. C'est à ce moment-là que j'ai pensé à lancer un festival de musique balkanique et d'inviter des groupes de toute la région. Pour cette première édition, nous avons choisi de programmer des groupes qui perpétuent une tradition musicale vieille de cent ans, comme le Taraf des Haidouks ou Saljevic Orkestar, mais aussi des formations qui mixent plusieurs styles musicaux, comme Mahala Rai Banda et surtout Baba Zula.
La Roumanie est la patrie de quelques-unes des plus célèbres formations de musique des Balkans, comme la fanfare Ciocarlia ou le Taraf des Haidouks, qui se produit à Uranus ce week-end, mais ce genre de musique n'est pourtant pas très populaire dans le pays?
La musique balkanique n'est malheureusement pas aussi connue qu'elle devrait l'être. Il y a des groupes formidables qui ont fait des concerts dans le monde entier avant la révolution. Des groupes qui ont collaboré avec des personnalités internationales, à l'image du Taraf de Haidouks avec Johnny Depp. En dehors d'Hagi, Nadia Comaneci et le cinéma roumain récent, je pense que ces groupes représentent l'image de la Roumanie à l'étranger. Il est dommage qu'ils donnent aussi peu de concerts dans leur propre pays. En Serbie, au contraire, les jeunes écoutent des musiciens comme Goran Bregovic, Boban Markovic ou Salijevic Orkestar. Et le festival de Guca, qui compte plus de 50 éditions, attire plusieurs dizaines de milliers de spectateurs chaque année. J'aimerais que Balkanik devienne lui aussi une tradition et se fasse une place dans le paysage musical local. Malheureusement, en Roumanie, à part Goran Bregovic, on sait peu de choses sur la musique de nos voisins.
Quel public espérez-vous attirer ?
Nous voulons avant tout que le public se sente bien, libre. Voilà pourquoi nous avons tenu à ce que ce festival ait lieu en extérieur, dans le Gradina Uranus, qui est un lieu chargé d'histoire, situé en plein coeur du quartier Uranus, qui fut mutilé dans les années 1980 pour construire la Maison du Peuple. Balkanik se veut avant tout une fête d'entrée dans l'automne, et espère attirer toutes les catégories de public : outre les 23 concerts, les danseuses du ventre, il y aura aussi une foire de produits faits mains, des spécialités culinaires turques, hongroises, serbes et roumaines, et de nombreuses autres surprises. Propos recueillis par Marion Guyonvarch (www.lepetitjournal.com/Bucarest) mercredi 20 septembre 2011
Balkanik! Les 23 et 24 septembre à Gradina Uranus, à Bucarest. 35 lei la soirée, 50 lei les deux soirs. Renseignements sur http://balkanikfestival.ro







