La ministre roumaine de la Famille, Gabriela Firea, a démissionné le vendredi 14 juillet, suite à une enquête ayant révélé des conditions inhumaines et des abus dans des maisons de retraite. Après le ministre du Travail, Marius Budai, qui a également démissionné le 13 juillet, Firea est le deuxième membre du gouvernement à partir suite à ce scandale majeur.


La ministre Firea a annoncé sa décision de quitter le gouvernement dans un message sur Facebook, selon Romania-Insider.com. Elle a de nouveau nié tout acte répréhensible et a déclaré que le scandale avait été fabriqué dans le but de la faire sortir du gouvernement et de l'empêcher de se présenter à la mairie de Bucarest.
"J'ai été injustement présentée dans les médias ces 10 derniers jours comme une personne fausse, cynique, sourde à la souffrance de ceux qui m'entourent. Dieu est témoin, et tous ceux qui me connaissent personnellement, moi, mon mari et ma famille, que cette image montrée au public avec tant de férocité n'est pas la vraie", lit-on dans le message de Gabriela Firea.
"Le but n'était pas seulement que je quitte le gouvernement. […] L'objectif de mes démolisseurs de toutes parts est de m'empêcher de me présenter à la Mairie de la Capitale ! De ne plus faire la queue au départ de la pré-campagne ! Tous les sondages montrent que j'aurais gagné dans n'importe quelle formule politique", indique le même post sur Facebook.
Elle a également déclaré qu'elle quittait le poste de présidente de l'organisation PSD Bucarest "pour une période limitée".
Plus tôt ce mois-ci, de graves cas de maltraitance ont été mis à jour dans des maisons de retraite près de Bucarest. L'enquête a révélé qu'une centaine de résidents de ces maisons de retraites étaient battus, humiliés, mal nourris et privés de traitement médical et vivaient dans des conditions proches de la torture. Les médias locaux ont surnommé ces centres "les asiles de l'horreur".
Le scandale a non seulement indigné le public, mais a également atteint le gouvernement, les dirigeants politiques se rejetant la responsabilité. Le Premier ministre a demandé des contrôles à l'échelle nationale après les conclusions de l'enquête initiale, ce qui a conduit à la fermeture de plusieurs de ces centres. En outre, plusieurs responsables d'institutions ont été licenciés et quatre suspects arrêtés, tandis que onze autres ont été placés en résidence surveillée. Il leur est reproché d'avoir détourné chaque mois des dizaines de milliers d'euros de fonds, alloués par l'État pour la prise en charge des personnes âgées.
Gabriela Firea, qui est aussi l'épouse du maire de la ville de Voluntari, où se trouvent certaines des maisons de retraites enquêtées, a rejeté tout lien avec l'activité de ces centres et a déclaré qu'elle n'avait aucune autorité de contrôle. Dans un communiqué de presse, le ministère a informé qu'un de ses proches faisait partie de la direction de l'association qui gérait l'activité des centres, mais qu'elle a renoncé à ce poste avant de devenir conseillère du ministre, a rapporté Biziday.ro.
Pendant ce temps, les médias ont également découvert des liens entre Gabriela Firea et Ștefan Godei, le propriétaire des "asiles de l'horreur". Buletin de București a révélé que Godei travaillait comme chauffeur à la mairie de Bucarest entre le 1er juillet 2016 et le 1er décembre 2021, lorsque Gabriela Firea était maire de Bucarest. En outre, Digi24 a publié un document indiquant qu'il travaillait également au bureau du sénateur de Firea et au club de football FC Voluntari.
Dans le même temps, une autre enquête publiée par Centrul de Investigații Media et Buletin de București a montré que Nela Vica Andries, anciennement Vrânceanu, la sœur de Gabriela Firea, était à la tête du centre d'assistance sociale local de Voluntari au moment même où les abus avaient lieu.
Gabriela Firea, membre du Parti social-démocrate (PSD), est ministre de la famille depuis novembre 2021. De 2016 à 2020, elle a été maire générale de Bucarest.







