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BUCAREST DE POCHE - Trois maisons hors du temps

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Écrit par Grégory Rateau
Publié le 2 mai 2017, mis à jour le 3 mai 2017

 

Bucarest n'en finit pas de nous surprendre pour ceux qui prennent le temps de le découvrir. Cette ville n'a pas toujours eu les moyens de préserver son patrimoine, l'histoire n'a pas aidé non plus, on se demande alors comment des petits bijoux architecturaux ont pu traverser les âges. Nous vous présentons trois maisons hors du temps, toutes les trois ont des histoires incroyables et sont toujours debout pour témoigner de leur passé glorieux.

 

Casa Doina

Ce bijou architectural était appelé jadis «Bufetul de la sosea» (le buffet de la chaussée) pour le restaurant qu'il y abritait et était un lieu de prédilection pour les «boyard» bucarestois. Le projet était proposé à l'origine pour le pavillon roumain de l'Exposition Internationale de Paris de 1889, en tant que modèle de la «carciuma» (taverne) roumaine. Pour des raisons financières, le projet n'aboutit pas, mais la maison vit finalement le jour en 1892 dans le style néo-roumain, sous la direction du célèbre architecte Ion Mincu. Vous pourrez admirer sa fabuleuse véranda avec ses trois arches, ses médallions colorés en céramique, ses colonnes en bois sculptés, ses décorations florales en relief, et y lire, inscrits sur ses murs, les noms des plus importants vignobles roumains. Depuis 2003, le luxueux restaurant «Restaurant Casa Doina» y a élu domicile. Le propriétaire a su préserver le charme du lieu et garder intact son jardin fastueux, très prisé pour son cadre intime et sa douce tranquilité.

Adresse: ?oseaua Pavel Dimitrievici Kiseleff 4, Bucarest

 



Casa Melik


Située au coeur du quartier arménien, et entourée d'un jardin luxuriant, Casa Melik, construite dans la deuxième moitié du 18ème siècle, est considérée par beaucoup comme la plus ancienne maison de la ville! Avec sa véranda en verre à l'étage, son grand escalier intérieur en bois et son large avant-toit, elle parait surgir d'une toute autre époque. Intacte, elle a préservé son architecture originale d'antan, malgré ou grâce à ses nombreuses rénovations. Construite par un boyard, elle a vu se multiplier ses propriétaires. Son nom est lié à l'un de ses propriétaires, Iacob Melik, à qui ont doit l'une de ses plus importantes rénovations qui a su rendre sa jeunesse à cette demeure tout en gardant les éléments traditionnels qui lui confèrent son identité. Iacob Melik a compté parmi ceux qui ont soutenu la révolution de 1848; d'ailleurs des personnalités comme C.A. Rossetti et Ion Bratianu auraient trouvé refuge dans cette demeure pendant cette période. Mais les aventures de cette maison ne se terminent pas ici: Ana Melik, la femme de Iacob, décide, à la mort de son mari, de léguer la maison à la communauté arménienne pour qu'elle soit utilisée comme asile pour les veuves. A l'arrivée du régime communiste, la maison sera nationalisée. Un couple de roumains amoureux des arts et habitant Paris, Serafina et Gheorghe Rau?, la sauveront en demandant à l'état roumain de transformer la maison en musée. Ils proposeront en échange la donation d'une partie de leur collection des tableaux du peintre Theodor Pallady. Depuis, la maison accueille le musée portant le nom du célèbre peintre roumain.

Adresse: Strada Spatarului 22, Bucarest

 

Casa Librecht


Connue également sous le nom de Casa Universitarilor, cette maison a été construite au 19ème siècle pour Cezar Bibrecht, directeur des Postes, et proche d'Alexandru Ioan Cuza, qui est surtout resté dans les annales pour avoir joué le premier rôle dans un grand scandale de corruption de l'époque. Après l'abdication de Alexandru Ioan Cuza, Cezar Librecht quitte le pays et la maison devient au fil du temps un orphelinat. En 1946, le bâtiment rentre en possession du Ministère de l'Education et aujourd'hui il abrite «Casa Universitarilor», la maison des étudiants. Son architecture est assez insolite, de style néogothique, avec un grand escalier imposant. La bâtisse ne ressemble pas vraiment à une maison mais à un palais avec des petites tours et une suite de crénelages. Dès que l'on pénètre à l'intérieur, on est frappé par la hauteur des plafonds, par les colonnes imposantes, et les jeux de lumières produits par les fenêtres en cristal de Bohême. La maison dispose aussi d'une cour immense et d'un jardin verdoyant au milieu duquel trône une fontaine. Malheureusement, aujourd'hui y sont organisés, entre autres, des mariages et des baptêmes...

Adresse: Strada Dionisie Lupu 46, Bucarest

grégory rateau
Publié le 2 mai 2017, mis à jour le 3 mai 2017

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