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L’Inde : Un déficit de pluies préoccupant

Si l’Inde compte plus de 20 % de la population mondiale , seules 4 % des ressources en eau de la planète lui sont accessibles. Une gestion modérée et réfléchie de ces ressources est donc primordiale pour permettre à l'ensemble de sa population d’y avoir accès. Cette eau doit servir non seulement pour la consommation domestique mais aussi pour l’irrigation des champs ou l'hydroélectricité. Cette année, la mousson du sud-ouest a été faible et irrégulière, laissant craindre de grandes difficultés pour l'été prochain.

plan d'eau Nashik. Photo by <a href="https://unsplash.com/@siddhilj?utm_content=creditCopyText&utm_medium=referral&utm_source=unsplash">Siddhil Jadhav</a> on <a href="https://unsplash.com/photos/green-tree-near-body-of-water-under-cloudy-sky-during-daytime-F-4961XsQ7w?utm_content=creditCopyText&utm_medium=referral&utm_source=unsplash">Unsplash</a>   plan d'eau Nashik. Photo by <a href="https://unsplash.com/@siddhilj?utm_content=creditCopyText&utm_medium=referral&utm_source=unsplash">Siddhil Jadhav</a> on <a href="https://unsplash.com/photos/green-tree-near-body-of-water-under-cloudy-sky-during-daytime-F-4961XsQ7w?utm_content=creditCopyText&utm_medium=referral&utm_source=unsplash">Unsplash</a>
Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 23 octobre 2023, mis à jour le 19 décembre 2023

Entre le 1er juin et le 30 septembre, l’Inde a enregistré des pluies inférieures à la normale, ce qui a entraîné un déficit cumulatif à l’échelle du pays de 5,6 % par rapport à la moyenne de la saison. Depuis début octobre, le pays a connu un déficit de pluie préoccupant de 18 %. 

 

 

Situation pour les différents bassins de l’Inde

Au 19 octobre 2023, 150 réservoirs clés en Inde n'étaient qu'à 73 % de leur capacité.

Chacune des régions de l’Inde souffriraient d’un déficit dans ces réservoirs d’eau dont une vingtaine sont utilisés pour l'hydroélectricité. 

Dans le Nord, le stockage actuel est à 80,9 % de la capacité totale. Cela représente une diminution par rapport à l’an dernier (89 %) et à la moyenne décennale (81,3 %).

Les réservoirs de l’Inde de l’Ouest comme ceux de l’Est et du Centre ont un taux de remplissage inférieur à l'an passé mais en faible amélioration si l’on compare à la moyenne de ces dix dernières années.  

Dans les États du sud, le stock  actuel n’est que de 48 % de la capacité totale. C’est beaucoup moins que l’an dernier (92 %) et la moyenne décennale (74 %).

Ces variations régionales mettent en évidence des différences dans les niveaux de stockage de l’eau. Les États ayant moins d’eau que l’année précédente comprennent l'Himachal Pradesh, le Punjab, le Rajasthan, l'Odisha, le Nagaland, le Tripura, le Maharashtra, l'Uttar Pradesh, le Madhya Pradesh, Chhattisgarh, le Telangana, l'Andhra Pradesh, le Karnataka, le Kerala et le Tamil Nadu.

Mais il y a une lueur d’espoir pour quelques États comme l’Assam, le Bengale occidental, le Bihar, le Gujarat et l’Uttarakhand, qui ont réussi à stocker plus d’eau que l’an dernier sur la même période.

Quelle est la situation pour les rivières de l’Inde ?

En ce qui concerne les bassins dans diverses régions, les niveaux d’eau des bassins du Gange, de Subarnarekha, Brahmani et Baitarani et les rivières coulant à l’ouest de Kutch-Saurashtra comme Luni, Narmada, Tapi, Mahi et Sabarmati ont toutes des niveaux supérieurs à la moyenne.

Cependant, des niveaux insuffisants ont été enregistrés dans les rivières coulant à l’est entre Mahanadi et Pennar, Pennar et Kanyakumari, Krishna, Cauvery et les rivières coulant à l’ouest de Tadri à Kanyakumari.

Alors que les États du sud et de l’est ont encore de bonnes chances d’avoir leurs réservoirs remplis avec l’aide de la mousson d’hiver, dans les autres parties de l’Inde, la situation est bien plus compliquée. 

Cela pourrait avoir des conséquences importantes sur l’agriculture, la disponibilité de l’eau potable, ainsi que le secteur de l’électricité, puisque 20 des 150 grands réservoirs du pays sont dédiés aux projets hydroélectriques.

De même, ce manque d’eau va renforcer les conflits déjà existants entre États pour l'accès à l’eau des rivières. Les rivières en Inde traversent souvent plusieurs États, ce qui peut entraîner des conflits sur le partage de l’eau. Des tribunaux comme le tribunal de l’eau et des accords sont censés être mis en place pour résoudre ces différends.

Récemment, l’État du Tamil Nadu a porté sa demande devant  la Cour Suprême pour obliger le Karnataka à libérer 24 000 pieds cubes par seconde (cusecs) d’eau de la rivière Cauvery chaque jour pour soutenir ses cultures. En réponse, le tribunal a chargé le Karnataka de libérer 10 000 cusecs d’eau vers le Tamil Nadu pour une période de 15 jours.

À Goa, la décision récente de faire de Mhadei une réserve de protection pour les tigres pourrait impacter un projet du Karnataka qui demandait à Goa de faciliter la déviation d’une partie de la rivière pour la création de barrages servant à l'agriculture. Un projet auquel Goa et ses habitants s’opposent. 

Dans le nord, une dispute entre l’Andhra Pradesh et le Telangana sur l'accès à la rivière Krishna doit bientôt être entendue par le tribunal local. Là encore, la question est non seulement de l'accès à cette eau mais aussi de l’usage qu’il en sera fait : pour la consommation personnelle ou pour l’agriculture. 

Usage des ressources d’eau en Inde

Rappelons qu'aujourd'hui 91 millions de personnes soit 6 % de la population indienne n’ont pas accès à l’eau potable. 85 % des eaux utilisables sont actuellement utilisées par le secteur agricole.

Selon l'indice Falkenmark (qui est principalement utilisé pour mesurer la pénurie d’eau dans le monde entier), partout où la quantité d’eau disponible par habitant est inférieure à 1 700 mètres cubes par an, il y a pénurie d’eau. Selon cet indice, près de 76 % de la population indienne connaît une pénurie d’eau en Inde. Une pénurie qui n’est pas seulement le fait d’une faible mousson, mais aussi la conséquence d’une agriculture intensive et d’une mauvaise gestion, protection et entretient des réservoirs et autres petits plans d’eau.  

Le Comité parlementaire permanent des ressources en eau a déclaré dans son 16e rapport sur “ la réparation, la rénovation et la restauration des plans d’eau” que la plupart des petits plans d’eau sont utilisés par le gouvernement et des organismes privés. Le premier recensement des plans d’eau publié par le ministère des Ressources en eau en 2023 a révélé que 38 486 plans d’eau en Inde sont utilisés à des fins privées ou gouvernementales ce qui n’était pas leur destination initiale. 

Les experts recommandent d'investir dans les infrastructures hydrauliques telles que les barrages, les réservoirs et les canaux, afin d’améliorer la capacité de stockage de l’eau, sa distribution et d’atténuer les impacts des catastrophes liées à l’eau. 

De même, le développement d’une agriculture en micro-irrigation pourrait potentiellement faire économiser 50 % de l’eau dans les cultures et augmenter le rendement des cultures de 40 à 60 %.

 

L'info du jour : la mousson commence son retrait, huit jours après la date prévue 

 

L'eau, une denrée rare en Inde et à Mumbai

lepetitjournal.com bombay
Publié le 23 octobre 2023, mis à jour le 19 décembre 2023

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