Situation géographique et phénomène climatique de la mousson font de l’eau une denrée très précieuse en Inde. La plupart des états vivent au rythme de la mousson soit 4 mois de pluie pour 8 mois de sécheresse. En général, Mumbai ne reçoit pas une goutte de pluie entre septembre et juin.
Chaque année, les météorologues surveillent les différents phénomènes climatiques de la région et effectuent des prévisions sur la qualité de la mousson.
Cette année, ils ont déjà annoncé des pluies plus faibles que la normale mais elles devraient être compensées par l’eau en provenance de l’Himalaya. Les états du Nord de l’Inde, en particulier Cachemire et Laddakh, ont connu de fortes chutes de neige cet hiver et celle-ci s’est accumulée en grande quantité sur tous les monts de la région, qui sont aussi la source de la plupart des fleuves et rivières indiennes. De plus, les épisodes neigeux se sont étalés sur la saison hivernale ce qui a permis un tassement de la neige et une transformation en glace qui va, avec l’arrivée de la chaleur alimenter les cours d’eau.
A Mumbai, le niveau d’eau dans les réservoirs à l’extérieur de la ville est déjà très bas et en dessous des normes saisonnières. Bhatsa, Tulsi et Vihar (les seuls à l’intérieur de la ville), Middle Vaitarna, Modak Sagar, Tansa et Upper Vairtarna sont les sept lacs qui alimentent la ville.
Selon le Times of India, les réserves d’eau totales sur les sept lacs sont aujourd'hui de seulement 3,74 lakh million de litres alors que l’année dernière elles étaient de 5,59 lakh million de litres ce qui représente 39% de la capacité des réservoirs.
Un représentant de la BMC a cependant déclaré que la situation était sous contrôle après la mise en place de nouvelles mesures d’utilisation de l’eau et que la ville devrait pouvoir être alimentée jusqu’à l’arrivée de la mousson.
Effectivement, depuis novembre, la BMC a restreint l’approvisionnement en eau de la ville de 15% sur les quantités habituelles.
Toutefois, la répartition de l’eau n’est pas équitable. Alors que les quartiers résidentiels continuent à avoir l’eau courante, les quartiers plus défavorisés n’y ont accès que quelques heures dans la journée. Il faut savoir que la plupart des immeubles sont aussi alimentés par des sociétés privées qui vont puiser l’eau dans des sources souterraines et la transportent en ville dans des camions citernes. Certains complexes résidentiels ont mis en place des mesures pour économiser l’eau en commençant par limiter le lavage des voitures et la pression de l’eau.
Au mois de janvier, un groupe d’étudiants australiens est venu à Mumbai pour étudier le problème de la rareté de l’eau dans la ville. Trois semaines après leur arrivée, un de leurs professeurs déclarait au Mid-Day : “Nous savions que la crise de l’eau à Mumbai était complexe mais nous n’avions pas imaginé l’ampleur du problème. Lorsque nous sommes arrivés à Mumbai, nous pensions que la ville faisait face à une simple pénurie d’eau, comme beaucoup de grandes villes dans le monde. Mais, nous nous sommes rendus compte que le défi n’était pas seulement de résoudre la pénurie mais surtout de trouver des solutions pour alimenter de manière équitable les différents quartiers et les catégories sociales de la population dans une ville de plus de 20 millions d’habitants.”