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Neel, responsable Inde d’une société IT raconte son confinement

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Bangalore - Credit : Nishanth Avva on Unsplash
Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 19 juin 2020, mis à jour le 19 décembre 2023

En vue de partager avec la communauté sur les impacts du confinement en Inde, la rédaction vous propose des témoignages de personnes aux profils divers. 

Cette semaine, nous donnons la parole à Nilkanth (Neel), installé à Bangalore et Country Manager pour une entreprise française du secteur des technologies de l’information. Il nous explique les changements que le confinement a induits dans son agenda, sa vision de la propagation de l'épidémie et de l’action du gouvernement et ses aspirations pour la sortie de la crise (For English, scroll down)


 

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Neel et Sir Leopold

 

lepetitjournal.com : Qui êtes vous ?

Neel : Une question que les hommes se posent depuis des milliers d’années - qui sommes-nous, qui suis-je, quel est notre but, pourquoi sommes-nous ici sur cette planète qui semble être la seule du genre dans l’univers, du moins pour le moment. La réponse à cette question a été le Saint Graal des philosophes, des scientifiques, des artistes, des poètes et des intellectuels. Étant donné que de nombreuses personnes plus intelligentes que moi n'ont pas été en mesure de la trouver - je n'essaierai pas non plus et je vous livre seulement une brève introduction de ma personne actuelle et de ce que je fais.

Je suis Nilkanth (Neel) et je suis Country Manager pour CAST SA en Inde, le pionnier et chef de file du marché de la Software Intelligence ayant comme clients des entreprises internationales présentes dans la liste Global 500 du site Fortune et la plupart des grands intégrateurs de systèmes mondiaux. Je vis avec ma femme et mon animal de compagnie, Sir Léopold, à Bangalore, en Inde.

Pour plus de réponses ou plutôt pour se poser les bonnes questions, je recommande la lecture d'un ouvrage rédigé par un des grands esprits de l'Inde du début du XXe siècle - Shri Ramana Maharishi qui a suggéré d’entamer une enquête approfondie sur la question “Qui suis-je ?” (Who am I - Sri Ramana Maharshi)


 

Quel est l'impact du confinement sur votre vie personnelle et professionnelle ?

J'occupe un poste de direction depuis plus de 10 ans maintenant et cette responsabilité entraîne de nombreux déplacements. Avant le confinement, l’agenda type d’une de mes semaines de travail commençait par un voyage le lundi soir en dehors de Bangalore pour rencontrer des clients et des partenaires à travers l'Inde et le monde et se terminait par un retour à la maison le vendredi soir. Je passais une grande partie de mes journées dans les salons d'aéroport ou dans des voitures, des hôtels et chez des clients. Dans ma société, nous avons l’habitude de travailler à distance, le confinement ne m'a donc pas obligé à changer quoi que ce soit. Au contraire, alors qu’avant je rencontrais au maximum deux clients par jour en raison de la circulation et des déplacements, depuis l'arrêt des voyages, j’ai réussi certaines fois à suivre entre quatre à cinq réunions clients dans la même journée.

Le confinement a fait la joie de mon animal de compagnie Leo : depuis 90 jours, je suis avec lui 24h/24 et 7 jours/7. Mais, cela a eu un impact sur ses habitudes de sommeil car je suis en communication ou en vidéoconférence toute la journée et cela le dérange.

Ma routine sportive me manque énormément. Comme nous ne pouvons pas aller à l'extérieur - je n’ai donc pas pu nager, faire du vélo ou courir - je ne suis plus aussi en forme qu’avant et il va me falloir maintenant des mois pour retrouver mon niveau d’avant.


 

Quelle est votre vision de la fin du confinement indien ?

À mon humble avis, le virus Corona ne va pas disparaître bientôt, mais, très vite - je l'espère - le comportement du virus sera similaire à bien d’autres qui contaminent un pourcentage important de la population mais dont la guérison ne nécessite pas de soins médicaux. Le gouvernement indien a fait un travail fantastique pour contenir la diffusion de la maladie à ses débuts : cela leur a donné le temps d'améliorer l'état de préparation de nos installations médicales pour être en mesure de faire face efficacement au pic de l'infection et de limiter ainsi les pertes de vies humaines.


 

Qu'avez-vous appris de ce confinement ?

Les éléphants peuvent danser !

Pour un pays démocratique aussi peuplé que l'Inde, c'est un exploit incroyable. Les réseaux sociaux regorgent de mèmes, de blagues sur l’indiscipline des Indiens qui enfreignent les règles, qui sont désorganisés et chaotiques. Mais, à ma grande surprise, nous nous sommes très bien comportés :  bien sûr, il y a eu des cas de personnes qui ne respectent pas les règles, mais pour un pays aussi complexe que l'Inde avec un budget pour la santé publique très faible par rapport au PNB et un nombre de lits par habitant largement en dessous de celui des pays européens, nous avons fait un travail remarquable sur la réduction de la mortalité, qui est aujourd’hui parmi l’un des taux les plus bas du monde.


 

Comment aimeriez-vous que les choses évoluent, en tant que société, pour une meilleure cohésion et une croissance collective d'ici la fin de la crise ?

En tant qu'êtres humains, le virus et le confinement nous ont donné de nombreuses occasions de se pencher sur certaines de nos actions et sur certains comportements que nous pouvons éliminer pour le plus grand bien de la planète.

Espérons qu'en tant que peuple, nous sortirons de cette crise moins attachés aux choses matérielles : nous pouvons éliminer tellement de choses qui sont absolument inutiles dans nos vies, cela serait bénéfique pour l'environnement et permettrait de réduire le réchauffement climatique. Pour moi, les messages et les informations clés pour l'humanité sont dans les tendances que nous pouvons voir chez la génération d'enfants qui ont vécu ce confinement :

 

  • Le véganisme : la vie animale est précieuse et n'est pas destinée à la consommation humaine. L’origine de toutes les épidémies précédentes a été identifiée en provenance des animaux (en particulier les animaux sauvages). L'élevage de masse, la consommation d'animaux sauvages ou même le contact avec des animaux sauvages nous mettront toujours en danger avec une autre espèce et des virus qu'ils hébergent qui pourraient être mortels pour l'homme.

 

  • Le minimalisme : Comme l’a dit un homme célèbre : “la Terre est capable d’assouvir les besoins de chaque homme mais pas leur avidité”. Le consumérisme dans notre société doit changer : la surconsommation a pollué nos villes et mis à rude épreuve notre environnement. Le minimalisme ne signifie pas avoir faim - cela signifie simplement utiliser des choses dont vous avez vraiment besoin. Plus facile à dire qu'à faire…

 

  • La protection des couches les plus faibles de la société : un programme minimum commun ou un programme de salaire minimum pour garantir qu'aucun être humain n'a faim doit être mis en œuvre rapidement. Plus de vies humaines ont probablement été perdues à cause de la faim qu’à cause du virus.

 

******

 

lepetitjournal.com: Who are you?

Neel: A question that has baffled mankind for thousands of years – who are we, who am I, what’s our purpose, why are we here on this planet which seems to be the only one of its kind in the universe, at least as of now. This answer to this question has been the holy grail of philosophers, scientists, artists, poets and intellectuals. Since many more smarter people have not been able to answer this question – I would also not attempt to answer it and just probably give a short introduction of my current manifestation and what I do.

I’m Nilkanth (Neel) and I lead the business for CAST SA in India, a leader in Software Intelligence with Global 500 clients and most of the large Global System Integrators as its prestigious clients. I live with my wife and my pet Sir Leopold (photo) in Bengaluru, India.   

For more answers or rather to ask the right questions to oneself a recommended reading is by one of the spiritual teachers of India of the early 20th Century – Shri Ramana Maharishi who suggested a deep inquiry into the question “Who Am I” (Who Am I? Sri Ramana Maharshi)

 

What’s the impact of the lockdown on your personal and professional life?

I have been in a leadership role for more than 10+ years now and with that responsibility comes a lot of travel. My typical week up until the lockdown was a Monday evening travel outside of Bengaluru and back home on a Friday evening meeting clients & partners across India and the globe. A substantial amount of my days have been spent at an airport lounge or a car, hotels and at client locations. Working remotely has not been a challenge for me – so in terms of what my job entails – it did not require me to change anything. Where I would typically end up doing 2 client meetings a day due to traffic and travel – there have been days during the lockdown where I have managed 4-5 client meetings

The one person who is truly happy because of the lockdown is my pet Leo – for the last 90 days – he has had my company 24X7. It has of course affected his sleep patterns because I’m always on a call or a video conference and that disturbs him.

What I missed these 90 days is my exercise routine – since we could not go outdoors – I could not swim, bike or run – that really has affected my fitness level and it would now take me months to get back into shape.


What is your vision of India’s end of lockdown?

In my humble opinion – the Corona virus is not going to go away very soon but it will very soon be considered as any other virus with a significant percentage of the population getting it (asymptomatically) and recovering without need for any medical attention. The Government of India has done a fantastic job in containing the spread in its early days – this has given them the time to improve the readiness of our medical facilities to be able to effectively deal with the peak of the infection and thereby losing lesser lives. 

 

What did you learn from this lockdown?

Elephants can dance – for a democratic country as populous as India – this is an unbelievable feat. We always have memes, jokes about Indians being not very disciplined, breaking rules, being disorganized and chaotic. But to my pleasant surprise – we did very well as a country (of course there have been cases of people not following the rules) – but for a country as complex as India with a low Healthcare index (compared to Western nations) – we have done a commendable job on reducing the mortalities, in fact being amongst the lowest in the world.

 

How would you like things to evolve, as a society, for better cohesion and collective growth, by the end of the crisis?

As humans the virus and the lockdown gave us many opportunities to relook at some of the most fundamental things we have been doing wrong and some of things we can do away with for the greater good of the planet.

Hopefully, as a race we will come out of this less material in nature – there are so many things that are absolutely unnecessary and wasteful in our lives which we can do away with – which will help the environment, reduce global warming. For me the key messages and key insights for mankind and IMHO the trends we can see in the next generation of children who have lived through this lockdown:

 

  • Veganism: Animal life is precious and is not for human consumption. All previous epidemics have all found their origin back to animals (especially wild animals). Mass Livestock farming, consumption of wild animals or for that matter even contact with wild animals will always put us at risk with another species and viruses they harbor which could be fatal for humans.

 

  • Minimalism: As a famous man once put it « Earth has enough for every man’s need but not every man’s greed ». The consumerism in our society has to change – over consumption has polluted our cities and strained our environment. Minimalism does not mean going hungry – it just means using things that you really need. Easier said than done

 

  • Protection of the weakest sections of the society – A Common Minimum Programme or minimal wage program to ensure no human being goes hungry needs to be implemented at a rapid pace. Maybe more human lives were probably lost due to hunger than the virus itself.    



 

 


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