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Confinement - Témoignages : un Français expatrié à Mumbai depuis 2013

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Mumbai désert @kunalpatil80
Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 21 avril 2020, mis à jour le 19 décembre 2023

Afin d'appréhender les impacts du confinement en Inde sur les Français y résidant, mais aussi en vue de partager avec la communauté, la rédaction vous propose chaque jour un ou deux témoignages de personnes aux profils divers.

 

Aujourd’hui, nous donnons la parole à Patrick Rogier qui est depuis 2013 à la tête de la filiale en Inde de Robertet, une société familiale de parfums et arômes.

 

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Le moral est bon, on tient et on se prépare à tenir encore au moins deux semaines.

 

Confiné à la maison en télétravail depuis le 14 mars

Patrick et sa femme étaient en vacances en France au mois de mars au moment où le gouvernement a commencé à prendre les mesures de restriction d'entrée sur le territoire indien. Ayant un visa de travail, Patrick a pu revenir in extremis le 14 mars juste avant la fermeture des frontières, mais Emmanuelle, sa femme a dû rester en France, son visa de conjoint ayant été suspendu.

A son arrivée en Inde, Patrick s’est isolé chez lui pour 14 jours : “C'était le début de l’organisation de la quarantaine en Inde, je n’ai pas eu de tampon sur la main ni d’instructions, mais j’ai décidé de suivre les recommandations générales et me suis enfermé à la maison.” Il s’est organisé pour travailler à domicile et il a demandé à sa femme de ménage de rester chez elle par précaution : “Il faut protéger un maximum de personnes, mais c’est vrai que c’est dans ces moments qu’on se rend compte de l’aide dont on dispose dans ce pays.” Dix jours après, le pays est en confinement strict et Patrick n’est plus sorti de chez lui. 

Professionnellement, Patrick explique : “Dès le début de la crise sanitaire, on a essayé d’organiser le travail en équipes dans le laboratoire et dans les usines afin de n'avoir que 50% des personnes présentes pour limiter les risques. Ensuite, à l’annonce du confinement complet du pays, l'activité a été complètement arrêtée. 

 

Après un arrêt complet, Patrick relance une partie de la production

Parmi ses clients, Robertet compte des fabricants de savons, de désinfectants pour les mains… qui sont consommateurs de fragrances pour ce type de produits. A leur demande et en ligne avec les exemptions accordées par le gouvernement indien pour la chaîne de fabrication des produits essentiels, les deux usines ont été autorisées à redémarrer pour fabriquer les fragrances utilisées par ces industries. Dix jours ont été nécessaires pour obtenir et faire accepter les autorisations nécessaires à la réouverture (en particulier pour que le personnel puisse se déplacer entre le lieu de travail et le domicile) et relancer la production : “C’est la qu’on se rend compte que c’est un grand pays ! Il y a souvent un décalage entre ce qui est autorisé par le gouvernement central, ce qui est accepté par les Etats et ce qui est compris au niveau local.” Aujourd’hui, les deux centres de production de Thane, au nord de Mumbai et Goa tournent avec 25-30% du personnel après la mise en place des mesures sanitaires recommandées : “Cela permet de sortir des marchandises pour fournir les sociétés qui font des produits sanitaires. Le souci maintenant est de récupérer des matières premières.”

Patrick avoue que le gros problème aujourd’hui en Inde est le transport : “Il est partagé par tous mes collègues à la tête de centres de production.” Les frontières interétats sont fermées ainsi que les frontières entre les districts à l'intérieur des états. Au début du confinement, les règles ont été appliquées strictement voire plus que strictement et la plupart des transporteurs ont dû immobiliser leurs camions pour de multiples raisons. Or, les matières premières et produits finis doivent pouvoir être acheminés dans tout le pays. Aujourd'hui, les circuits de distribution se remettent en route doucement : “Petit à petit, ça s’assouplit.” Patrick est confiant dans les capacités des Indiens à trouver des solutions : “Ils sont forts pour réagir rapidement en situation de stress.”

 

Rentrer en France : pas pour l’instant

Patrick estime que ceux qui travaillent doivent rester en Inde :

  • Quand on est sur place, on a une information qui est plus juste et plus immédiate ce qui est fondamental pour prendre des décisions. 
  • Les équipes apprécient que les expatriés soient à leurs côtés : “Je suis un peu comme le capitaine d’un navire, je ne peux pas partir avant l'équipage !”

Par contre, il avoue être rassuré que sa famille soit en France.

 

La rédaction vous donne rendez-vous demain pour les prochains témoignages. N'hésitez pas à nous envoyer le vôtre si vous souhaitez le partager (bombay@lepetitjournal.com).

 

 


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