L’institut météorologique Skymet a récemment annoncé que la mousson 2019 devrait apporter des pluies “normales”, ce qui laisse envisager de bonnes récoltes et une croissance économique en hausse.
Selon Jaitin Singh, CEO de Skymet, le seul institut météorologique privé indien, il y a plus de 50% de chances que les précipitations 2019 soient normales et seulement une petite probabilité qu’elles soient excessives ou inférieures à la norme.
Dans sa définition la plus simple, la mousson est un vent dominant saisonnier. Même si d’autres régions connaissent ce phénomène, en Inde, le changement entre la saison sèche et la saison des pluies est beaucoup plus marqué que partout ailleurs. La plupart des précipitations du pays ont lieu entre juin et septembre et représentent 70% des pluies annuelles. De plus, même durant ces 4 mois, elles ne sont pas constantes et sont en fait concentrées sur 100 heures de pluies torrentielles.
La mousson fait partie intégrante de la vie des Indiens. Aujourd’hui encore, 60% des terrains cultivés en Inde sont uniquement irrigués par la pluie. L’agriculture emploie presque 50% de la population indienne et représente un des piliers de l’économie. Aucun pays au monde n’est aussi dépendant de la pluie que l’Inde.
La revue Atlantic a publié un article d’un Sunil Amrith, professeur de South Asian Studies et d’histoire à l’université d’Harvard, qui analyse les conséquences potentielles des changements climatiques sur la mousson. Selon lui, le problème n’est pas limité à l’Inde, de nombreux pays dans le monde peuvent ressentir les impacts d’une mousson inhabituelle.
Les recherches ont confirmé que celle-ci est liée à de nombreux autres événements climatiques et aurait une influence sur la circulation atmosphérique globale. Le comportement de la mousson indienne dans le futur proche aura probablement des conséquences climatiques au niveau mondial.
En utilisant les données collectées, les scientifiques ont pu reconstruire le comportement des pluies sur les 60 dernières années et ont découvert que la moyenne des précipitations indiennes a diminué d’environ 7% depuis 1950.
L’article de la revue Atlantic conclut que, de manière ironique, la plupart des mesures prises par les différents gouvernements indiens pour protéger le pays contre les incertitudes de la mousson (irrigation intensive, utilisation de nouvelles semences, …) ont eu des effets inattendus en déstabilisant la mousson. Et finalement, le sous-continent indien est toujours soumis aux caprices de la mousson, comme les pluies torrentielles et destructrices du Kerala en août 2018.
Plus d’informations ici.