À quelques jours du sommet du G20 où le président Chinois Xi Jinping doit être présent, le gouvernement chinois vient de publier la carte annuelle de son territoire. Comme par le passé, l’État indien de l’Arunachal Pradesh et le glacier de l'Aksai Chin, que l’Inde considère être les siens, se trouvent à l’intérieur des frontières chinoises. Cette publication a relancé les tensions déjà existantes entre les deux pays.


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Chaque année, le gouvernement chinois publie une carte standardisée de son territoire. Cette année encore, celle-ci inclut l'État de l’Arunachal Pradesh et le glacier de l’Aksai Chin, de même que Taiwan et la mer de Chine méridionale, tous des territoires contestés.
En avril déjà, le gouvernement chinois avait publié un document standardisé pour Zangnam, le nom donné par la Chine à l'État de l’Arunachal Pradesh et sur lequel figuraient 11 lieux renommés avec des noms chinois…
À quelques jours du sommet du G20 et alors que le Président chinois et le Premier ministre indien ont déclaré lors du sommet des BRICS être d’accord pour apaiser les relations sur leur frontière commune, la LAC, la ligne de contrôle actuelle, cette carte est vue par le gouvernement indien comme une énième provocation du gouvernement chinois.
La Chine entreprend cette cartographie chaque année, mais elle n’est pas toujours rendue publique. Cette année, la façon dont les détails ont été diffusés, notamment via le journal anglophone Global Times, a vraiment donné l’impression d’un message adressé par la Chine à l’Inde.
Le gouvernement indien a réagi via les réseaux diplomatiques et son ministre des Affaires étrangères, S. Jaishankar, a déclaré sur la chaîne de télévision NDTV : "La Chine a publié des cartes avec des territoires (qui ne lui appartiennent pas). (C’est une) vieille habitude. [...] Notre gouvernement est très clair quant à la nature de notre territoire. Faire des affirmations absurdes ne fait pas des territoires des autres les vôtres."
Mais les partis d’opposition demandent une réponse plus ferme, et surtout provenant directement du Premier ministre Narendra Modi plutôt que du ministre des Affaires étrangères. Ainsi, des membres du parti du Congrès demandent au gouvernement indien d’instaurer des sanctions contre la Chine en réponse à la diffusion de cette carte.
Répondant au ministre des Affaires étrangères, Shashi Tharoor a écrit sur la plateforme X : "Oui @DrSJaishankar a raison, c’est une "vieille habitude" à eux. C’est aussi leur habitude d’ignorer nos protestations. Alors, allons-nous en rester là ? N’y a-t-il rien de plus que nous puissions faire pour montrer notre mécontentement ? Pourquoi ne pas commencer à délivrer des visas agrafés aux détenteurs de passeports chinois originaires du Tibet ? Et cesser d’exprimer notre soutien à la politique d’une seule Chine ?"
Pour info, la politique d’une seule Chine est la politique adoptée par le gouvernement chinois qui proclame que Taiwan et le Tibet sont des territoires chinois.
Le leader du parti du Congrès, Rahul Gandhi, a par ailleurs rappelé que le problème ne provenait pas seulement d’une carte mais de multiples incursions et occupations du territoire indien au fil des ans, certaines ayant mené au décès de plusieurs soldats, notamment lors des affrontements de mai 2020 le long de la LAC.
Cette nouvelle carte pourrait donc avoir de grandes conséquences sur les relations indo-chinoises et pourrait être l'étincelle qui mettra le feu aux poudres.
En Inde, "il est interdit de présenter, diffuser, publier ou distribuer des renseignements topographiques erronés ou faux sur l’Inde, y compris les frontières internationales, par l’intermédiaire de plateformes Internet ou de services en ligne ou sous quelque forme électronique ou physique que ce soit." Cette offense est punie d’une forte amende et peut aller jusqu'à 7 ans de prison.
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