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Un nouveau mort au Mont Zwegabin, dans le Kayin

Mont Zwegabin Mont Zwegabin
Vue depuis le sommet du Mont Zwegabin
Écrit par Julia Guinamard
Publié le 23 juillet 2020, mis à jour le 24 juillet 2020

Le 10 juillet 2020, un étudiant de 21 ans entame l’ascension du Mont Zwegabin qui culmine à 722 mètres, à quelques kilomètres de Hpa-an, la capitale de l’état de Kayin. L’homme, originaire du village voisin de Kyargalay, se lance dans la montée tôt le matin, d’abord à moto puis à pied pour finir. Vers midi, les pompiers locaux reçoivent un appel les prévenant qu’un homme ayant été vu en train d’escalader la montagne mais n’avait pas été aperçu à la redescente. Aussitôt, la police envoie six voitures sur les lieux, et c’est avec un drone qui le corps du jeune l’homme a pu être localisé. Retrouvé dans un ravin près de la pagode Zwegabin, l’étudiant aurait chuté sur 60 – 90 mètres. La police a trouvé à 150 mètres avant le sommet un sac avec une clé de moto, un téléphone et une lettre d’adieu adressée à ses parents : « Père et mère, s'il vous plaît, permettez-moi d'aller en liberté. Je suis extrêmement triste. Prenez soin de votre santé ».

Ce n’est pas la première fois que des gens décèdent dans une chute depuis le Mont Zwegabin. Cette année, le 25 juin, une étudiante de Hpa-an est tombée de 150 mètres. En 2017, un touriste français y a perdu la vie après une chute de 90 mètres. Dans les environs et sur Facebook, les croyances locales se retrouvent très fortement, notamment celles d’esprits malveillants rôdant autour du monastère. La plupart des Birmans croient aux fantômes et aux esprits, et après la mort du garçon, certains commentaires sur Facebook regrettaient qu’il ait choisi un tel lieu pour se suicider car « cela alimentait les esprits et les rendait plus fort ».

Une autre explication possible est la difficulté de l’ascension, qui se fait sur près de 600 mètres de dénivelés le long d’un chemin instable et glissant, avec des sections de marches d’escalier en dur ou en bois. Comme la plupart des visiteurs viennent soit très tôt le matin, quand la nuit est encore là, pour assister au lever du soleil, ou en fin d’après-midi pour le coucher – ce qui implique une descente dans le noir – et marche sur un chemin difficile et obscur (il n’y a aucun éclairage), les accidents sont courants : chevilles abîmées, chutes, etc. Le lieu est isolé et  donc ces accidents peuvent être fatals. En outre les faces abruptes du Mont sont malheureusement un endroit impossible à protéger et donc propice aux suicides.

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