Mardi 23 juin au matin, une force conjointe de la police et de l’armée thaïlandaises s’est emparée d’une maison de Mae Tao, près de Mae Sot, à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande. Dans cette cache, les forces d’intervention ont découvert un véritable arsenal : fusil d’assaut AK 47 – les fameuses « Kalachnikov » ! -, mitrailleuses lourdes, mines anti-char, grenades et munitions en masse… Peu après, la police thaïe a interpellé six citoyens birmans dans le camp de réfugiés de Mae La, situé à 65 kilomètres de Mae Sot. Sur ces six hommes, quatre se réclament de l’ethnie karen et de deux de l’ethnie arakanaise. C’est le magazine The Irrawaddy qui rapporte cette affaire.
« Ce n’est pas le type d’armes qu’utilise l’Armée de l’Arakan (AA). Et ce ne sont pas non plus des armes fabriquées par les Wa ou l’Armée pour l’Indépendance du Kachin. Ces dernières sont de mauvaise qualité et ne peuvent pas être utilisées en automatique. Non, je pense que le matériel saisi a été fabriquée en Chine », a confié au magazine une de ses sources appartenant à une organisation ethnique armée. Une opinion que partage les autorités thaïlandaises qui estiment ces armes de guerre « sont d’origine chinoise et étaient destinées à la Birmanie ».
La même source de The Irrawaddy explique qu’avec la prolifération des combats dans les diverses guerres civiles qui règnent aujourd’hui en Birmanie, « un marché noir de l’armement est apparu dans Mae Sot. La demande est forte du côté des nombreuses organisations ethniques différentes. Du coup, des marchands indépendants sont apparus qui font des profits énormes avec ce genre de commerce ». Qu’on en juge plutôt : un AK 47 se monnaye 3 000 euros, et une mitrailleuse lourde trois fois plus. La saisie du 23 juin avait une valeur marchande de presqu’un million d’euros. Et si cette fois les autorités thaïlandaises sont intervenues – peut être sur une dénonciation entre groupes rivaux de trafiquants… - en règle générale ces petits trafics se font sans réels tracas.