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La solidarité, une tradition enracinée au Collège Protestant français

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Une semaine, une tonne au Collège Protestant français
Écrit par Hélène Boyé
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 4 juin 2018

Récompensé en 2017 du Prix du civisme pour la jeunesse à l'étranger par l’Ordre national du mérite, le Club Solidarité du Collège Protestant français (CPF) mène chaque année de multiples actions solidaires. Une tradition qui remonte aux origines du CPF et qui est devenue au fil du temps la colonne vertébrale de l’établissement.

 

 « La solidarité est un signe de reconnaissance du CPF » explique Lina Kerbage al Khal, la censeur. Les valeurs de solidarité et d’entraide, héritage protestant, ont toujours été au cœur de l’histoire de l’établissement. Lorsque l'établissement est passé sous convention avec l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE), il « est devenu neutre mais la tradition de solidarité est restée », explique-t-elle.

En 2005, un « Club Solidarité » est créé dans le but de « répondre à un projet spécifique cette année-là : collecter des fonds pour payer le loyer du foyer d’accueil de l’association libanaise INSAN qui s’occupe d’enfants isolés et d’enfants de migrants », raconte Christine Lacoste, responsable du pôle Prévention, Solidarité et Médiation.

« L’activité du Club Solidarité monte en puissance chaque année », explique Bruno Jacquier, le proviseur du CPF. Depuis 2013, c’est inscrit dans le marbre. Sur les cinq axes du projet d’établissement, obligation statutaire de la France, le deuxième axe précise que le CPF « offre une éducation citoyenne et solidaire ».  « L’ambition est que les enfants gardent ces valeurs tout au long de leur vie d’adulte. C’est un acte éducatif. Un élève passe chez nous 10 ans de sa vie à être éveillé aux actions solidaires, et on espère qu’il en restera quelque chose. Nous travaillons pour le Liban de demain en formant des citoyens responsables », souligne M. Jacquier.


Les actions concrètes
Le Club Solidarité, dont le budget annuel s’élève à 40.000 dollars, est financée par des dons. Cet argent bénéficie à une ou plusieurs ONG choisi par le comité du club. Au quotidien, c’est l’ensemble des acteurs du CPF qui est mobilisé. Concrètement, cette solidarité se traduit par trois types d’actions.


Les actions annuelles sont récurrentes et tout le monde peut y participer. La plupart du temps il s’agit de collectes en nature, une ou plusieurs fois par an : nourriture, chaussure, jouets, matériel scolaire, etc. ou des projets qui permettent de collecter des fonds : vente de gâteaux, tournois de sport, brocante. Les dons sont ensuite distribués à des associations locales. Cette année, le proviseur avait imaginé un challenge collectif pour une collecte de produits alimentaire. Une balance avait été installée dans la cour de l'établissement. Objectif : récolter une tonne de produits en une semaine. Défi relevé, grâce à l’enthousiasme de tous, puisqu’au final, ce sont plus de 1,6 tonne qui ont été collectés. Le CPF travaille avec un répertoire d’une quarantaine d’ONG qui s’enrichit d’année en année. « Seul critère stricte de sélection est la neutralité », insiste Lina Kerbage AL Khal, nous sommes au Liban. Un forum des ONG est d’ailleurs organisé tous les deux ans au sein de l'établissement.

Les actions de classe sont lancées en début d’année scolaire. Chaque classe, de la 6eme à la terminale, décide avec son professeur principal d’une action à mener au bénéfice d’une ONG sur le même principe que les actions annuelles.  « Les élèves sont impatients d’arriver en 6eme pour commencer leur action de classe. C’est eux qui sollicitent leur professeur principal », raconte la censeur. Depuis deux ans, certaines actions de classe commencent en CM1. Les élèves préparent cette action tout au long de l’année. Une heure de « vie de classe », une semaine sur deux, est prévu à cet effet. « Cette année, les professeurs ont mené de leur côté leur propre action solidaire », souligne Christine Lacoste, avec une vente de gâteaux à l’occasion de la Journée de la femme au bénéfice des femmes de la prison de Baabda. Une action qui a créé des émules puisque dans la foulée et de sa propre initiative, une classe s’est lancée le défi d’une vente de gâteaux record. Objectif atteint avec plus de deux millions de livres libanaises collectés.


« Au CPF, on ne jette rien », souligne Mme Lacoste. Chaque année, le matériel en bon état qui est remplacé est donné à une association. L’année dernière, le matériel Wi-Fi de l'établissement a été donné à l’ONG SAWA pour équiper un tout nouveau centre pédagogique dans la Békaa.


En route vers un nouveau prix…
Déjà récompensé en 2017 du Prix du civisme pour la jeunesse, le CPF entend postuler une deuxième fois cette année. Ce prix décerné par l’association des membres de l’Ordre national du mérite français au Liban leur avait était remis suite à une collecte de fonds au bénéfice de l’association Gift of life qui avait permis à une petite fille de 3 ans d’être opérée d’une malformation cardiaque.

Cette année, des élèves de CE1 ont voulu suivre les grands. Ils ont pris l’initiative de mener une action de classe et ont sollicité leur maitresse, Françoise Toscane, tout juste arrivée au Liban. Tout a commencé avec l’achat d’une trentaine de tabliers d’enfants auprès de l’association Tahaddi, contactée par Mme Toscane. Implantée dans la banlieue sud de Beyrouth, Tahaddi vient en aide aux plus démunis, organise des ateliers couture pour les femmes et scolarise leurs enfants.

Ces élèves CE1 ont voulu cuisiner afin de vendre leurs gâteaux au bénéfice de l’association. Objectif, acheter des paires de chaussures pour une quarantaine d’enfants de Tahaddi. Entre les enfants, un lien s’est créé au fil de l’année. Le 26 avril dernier, les CE1 ont reçu au CPF les enfants de Tahaddi. Une demi-journée à échanger et partager. Les enfants ont cuisiné ensemble, récité des poèmes en arabe et en français. Une rencontre inoubliable. « J’ai eu envie de pleurer parce que je trouve que c’est injuste que des enfants comme nous soient pauvres », confie Sarya, élève du CPF. « Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est entendre le français », explique Mounira de Tahaddi. « J’ai voulu mettre en lien des enfants très différents autour d’un projet pour que nous nous rendions compte que nous sommes pareils », explique Mme Toscane.

 

cdlub solidarité CPF tahaddi

Les CE1 C invitent les élèves de l’école de Tahaddi

 

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