Un mois jour pour jour après l’explosion qui a fait sombrer le Liban dans la pire crise de son histoire, Plan International interpelle l’opinion mondiale sur le sort de la jeunesse du pays.
Dans un article publié en mai sur lepetitjournal.com, la rédaction revenait en détails sur la situation des jeunes filles au Liban, déjà en première ligne face au Coronavirus. Après l’explosion survenue le 4 août dernier sur le port de Beyrouth, leur situation inquiète encore davantage. L’ONG française Plan International dresse un tableau alarmant concernant leur avenir, et celui de la jeunesse.
Les filles toujours en première ligne
Déjà plongé dans des crises économique et sanitaire depuis plusieurs mois, le Liban a sombré dans une crise humanitaire sans précédent après l’explosion tragique sur le port de Beyrouth. Si c’est tout un peuple qui est touché par le drame, une fois de plus, ce sont les adolescentes qui sont les plus impactées. À la suite de l’explosion, nombre d’entre elles se sont retrouvées séparées de leur famille et deviennent plus vulnérables face aux violences sexuelles. Plan International, dans une étude sortie en avril dernier, avait déjà souligné l’augmentation significative de celles-ci due à la crise, et craint désormais une aggravation du phénomène.
Les filles subissent également une fragilisation de leurs droits.Les hôpitaux, engorgés, endommagés ou totalement détruits, ne permettent plus l’accès aux services de santé sexuelle. Une situation qui peut s’avérer gravissime pour les femmes enceintes. Une fragilisation sanitaire mais aussi économique, l’ONG redoute une exploitation de la gent féminine, les discriminations salariales basées sur le sexe étant toujours exacerbées au Liban. Pour une même charge de travail, les femmes sont payées 22% de moins que les hommes.
L’avenir du pays en porte-à-faux
Particulièrement préoccupé par la place des filles dans la société libanaise, Plan International n’oublie pas de souligner les difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes du pays du Cèdre. Un chiffre de l’Unicef fait état de pas moins de 100 000 enfants directement touchés par l’explosion. Au niveau de l’éducation, ce sont 178 écoles en capacité d’accueillir 85 000 élèves qui se retrouvent fortement dégradées. Sans compter les chocs post-traumatiques liés à l’explosion et à ses images terrifiantes : 630 000 jeunes auraient besoin d’un soutien psychologique d’urgence.Parallèlement, la conjoncture économique actuelle du pays devrait priver des milliers d’élèves d’un retour à l’école. Le coût d’achat des livres et des fournitures par enfant étant estimé à deux mois du salaire moyen au Liban. Pour ne rien arranger, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a annoncé que les cas de Covid-19 avaient doublé depuis un mois, la faute aux limites de capacité des hôpitaux, à la surpopulation et au manque de distanciation sociale.