Située au nord du Liban, à moins de 100 km de Beyrouth, Qannoubine recèle de vestiges d'anciennes civilisations.
Paysages pittoresques, monastères rustiques, grottes, ermitages ? Qannoubine attire non seulement les amateurs de randonnées, mais aussi les passionnés de culture. Il faut dire que ce site, en plus d'être le premier siège du patriarcat maronite au Liban, est classé patrimoine mondial par l'Unesco.
Pour s'y rendre, à partir de Beyrouth, il faut d'abord emprunter la route de Jounieh, traverser le tunnel de Nahr el-Kalb avant de gagner Batroun, puis se diriger vers Becharré. Comptez environ deux heures et demi de trajet, à condition de se mettre en marche tôt le matin afin d'éviter les embouteillages.
Vous voilà maintenant arrivés à la vallée de Qadisha (vallée sainte, en syriaque). Celle-ci se divise en deux gorges : Qannoubine à l'est (couvent ou vie communautaire en grec ancien) et Qozhaya à l'ouest (l'essence de la vie en grec ancien).
La première s'étend de 900 jusqu'à 1900 m d'altitude. Si vous avez le vertige, il n'est pas encore trop tard pour rebrousser chemin, voire même changer vos projets (se rendre au lac de Bnachii serait une bonne idée).
Le parcours à suivre se résume à une succession de sentiers escarpés. Vous aurez souvent à emprunter des escaliers mais détrompez-vous, ces derniers ne faciliteront pas votre descente (ou votre montée). Les marches ne sont pas lisses, encore moins horizontales. Chacune vous place dans une position qui offre un meilleur point de vue que le précèdent.
Vous passerez d'abord par l'ermitage de Hawqa où réside Dario Escobar, un moine maronite octogénaire. D'origine colombienne, il a vécu à Miami avant de s'installer définitivement au Liban. Selon ses dires, une voix intérieure lui conseilla de choisir la vie contemplative alors qu'il se voyait submergé par le travail. Ainsi répond-il à l'appel de Dieu en passant ses journées à prier. Il consacre environ deux heures par jour à l'étude d'?uvres spirituelles tels les écrits de Sainte Thérèse et se nourrit essentiellement de plats à base de pommes de terre.
Un peu plus loin, le sanctuaire de Sainte Marina abrite les tombeaux de patriarches maronites, dont Estephan Doueihy.
A peine un kilomètre plus loin, se trouve le monastère de Notre-Dame de Qannoubine, anciennement un patriarcat maronite. Celui-ci est entouré par quelques pins, rappelant la diversité biologique de la vallée. L'église est bâtie sur une grotte et abrite des peintures murales. L'une d'elle représente le couronnement de la Vierge. L'atmosphère de quiétude qui y est règne est frappante. Les s?urs veillent, en effet, à préserver le silence au sein de ce lieu sacré. Il y est interdit de célébrer la messe ou toute autre cérémonie religieuse.
Si vous continuez à avancer, vous aurez le privilège d'admirer un petit coin de paradis. Une récompense bien méritée, après des heures de marche sous un soleil de plomb. L'atmosphère se rafraîchit. Il y a donc sans doute un cours d'eau quelque part. Cherchez bien et vous trouverez ! Les roches jouxtant le fleuve Qadisha, appelé Nahr Abou Ali, sont recouvertes de feuillages divers, se dégradant en un camaïeu de vert. Que du plaisir pour les yeux ! Idéal pour terminer la randonnée en beauté.
N'oubliez pas de prévoir de la crème solaire pour éviter les coups de soleil. De plus, le bâton de marche pourrait vous être utile, vu la nature montagneuse de la région.