Le Sénat berlinois a présenté mardi 16 août un plan en dix points pour réduire la consommation d’énergie des bâtiments publics d’au moins dix pour cent.
Des restrictions pour donner l’exemple
La consommation d'énergie du secteur public, autrement dit les administrations du Land et des districts, les écoles, les établissements publics comme les piscines et les installations sportives, représente environ un dixième de la consommation totale du Land, selon les estimations du sénateur en charge de l'économie Stephan Schwarz (sans parti). Dans le contexte actuel de menace de pénurie d’énergie, les directives du Sénat se concentrent sur le chauffage dans les bureaux, la restriction d’eau chaude dans les infrastructures publiques et l’extinction des lumières des bâtiments publics pendant la nuit.
Pour limiter la consommation d'énergie, la température ambiante de tous les bâtiments publics sera réduite à 20 degrés, soit le niveau minimum prescrit par la législation sur la protection du travail. Dans les cages d'escalier et les couloirs, le thermomètre ne doit pas dépasser 16 degrés et 17 degrès dans les gymnases. La nuit et les week-ends, les températures doivent être encore plus basses, dans la mesure du possible.
De plus, le Sénat veut couper en grande partie l'eau chaude dans les bâtiments publics et les installations sportives. Les salles de douche et les lavabos des salles de sport et des piscines ne sont pas concernés. La température de l'eau des piscines sera réduite à 26 degrés maximum. Les bassins extérieurs tempérés seront éteints et les piscines extérieures non chauffées sont autorisées à fonctionner jusqu'à la fin de la saison estivale.
Depuis quelques années, l’éclairage public au gaz est progressivement remplacé par des LEDs, une transformation que le Sénat veut encore accélérer. Les économies prévues passent aussi par la rénovation des bâtiments publics, afin que la consommation d’énergies fossiles du Land baisse durablement.
Dans une interview accordée au Berliner Zeitung, le sénateur Stephan Schwarz a déclaré : "La situation de l'approvisionnement en gaz en Allemagne et en Europe est grave, et Berlin prend au sérieux les économies d'énergie". A propos du programme qui vient d'être présenté, il a ajouté : "Nous voulons montrer l'exemple et forger une large alliance dans notre ville, avec les Berlinoises et les Berlinois, mais aussi avec l'économie de la capitale. Nous sommes tous appelés à faire des économies".
Chaque kilowatt d'énergie économisé nous aide à passer l'hiver et soulage en outre nos ménages. Stephan Schwarz
Des exceptions pour les ménages et les entreprises privées
Les mesures annoncées par le Sénat ne concernent ni les entreprises ni les ménages privés, mais Franziska Giffey (SPD), la maire de Berlin, tient à ce que tout le monde soit impliqué dans la diminution de la consommation d’énergie. Elle préfère ainsi en appeler à la « vigilance » des citoyens pour économiser l’énergie à l’échelle individuelle, et être attentif à économiser l’énergie dès que cela est possible.
"Nous n'en viendrons pas à des interdictions ou à des directives", a déclaré Giffey, "je pense qu'il est préférable de miser sur la coopération".
Cette décision de ne pas rendre les économies d’énergies obligatoires pourraient susciter le mécontentement au sein de la coalition : la sénatrice Katja Kipping en charge de l’intégration, du travail et des affaires sociales, évoquait la nécessité de réglementer les entreprises à travers des coupures d’électricité et de gaz ou encore l’extinction des enseignes lumineuses.
Toutes ces mesures sont applicables jusqu’au 31 mars 2023, et peuvent potentiellement être reconduite si le Sénat de Berlin l’estime nécessaire.
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