3 QUESTIONS A – Philippe Loiseau, président de l’association FdM-ADFE à Berlin

Philippe Loiseau est depuis 2000 président de la section locale de "Français du Monde - Association démocratique des Français à l'Etranger", Berlin-Brandebourg. Au Petit Journal, il explique l'engagement quotidien de l'association au service de l'intérêt général des Français à l'étranger

Voir encadré. L'association FdM-ADFE propose un échange sur les élections américaines avec l'association American Voice Abroad, demain vendredi 31 octobre, Savigny Platz, à 18h45.
 
Philippe Loiseau, une longue carrière franco-berlinoise (photo. P. Loiseau)

En quoi consiste le travail de l'ADFE à Berlin?
L'association est née en 1980, la section de Berlin en 1982. Notre mission est de représenter les Français établis à Berlin. C'est une association reconnue d'intérêt public. Nous avons un idéal de gauche, nous ne l'avons jamais caché, ce qui ne nous empêche nullement de rendre service à tout le monde, à tous les gens qui nous contactent. Ce travail se concrétise par la participation aux réunions consulaires: commission locale des bourses, comité consulaire pour la protection et l'action sociale, comité consulaire pour l'emploi et la formation professionnelle, commission administrative et électorale. Au niveau national, nos organes dirigeants rendent des comptes lors des assemblées générales une fois par an à Paris. Notre mission est aussi de participer à l'expression politique puisque les Français de l'étranger élisent tous les 6 ans leurs conseillers à l'Assemblée des Français de l'Etranger, qui élisent eux-mêmes tous les 3 ans nos sénateurs. Le travail local a donc bien une finalité politique... au sein de la République. Au niveau européen, nous militons pour plus de coopération et plus d'intégration.
 
Que proposez-vous à vos adhérents ou sympathisants ?
Nous proposons des événements, qui sont ouverts à tous. Nous organisons, par exemple, vendredi une rencontre-débat autour des élections américaines (voir encadré). Il y a aussi le côté convivial, avec la Stammtisch mensuelle. C'est un événement pilier, cela nous permet de rencontrer de nouvelles personnes intéressées par nos activités. Beaucoup de gens vivent en milieu local et ont besoin de ce type de contact avec des francophones. Nos adhérents sont bien sûr plus proches, ils partagent nos idées, apprécient notre engagement et le soutiennent. Il y a aussi l'équipe resserrée des membres du Bureau et du Conseil d'administration. Elle compose notamment le bulletin bimestriel paraissant depuis 1996 et aussi bien sûr le site internet.

Quel est votre meilleur souvenir dans l'association ?
Il y a quelques années, l'association a organisé un concours de Scrabble à l'institut français. J'y suis allé et en même temps que moi est arrivée une vieille dame, nous étions les deux nouveaux adhérents de la soirée. Cette dame qui est arrivée à Berlin dans les années 1940, est décédée voilà deux ans à l'âge de 91 ans. Elle a connu un destin exceptionnel : mariée avec un Allemand, communiste comme elle, ils ont passé une partie de la guerre en Rhénanie et puis ils ont atterri à Berlin, ils sont restés en 1945 à l'Est. Au delà du rideau de fer, c'était un couple franco-allemand, témoins européens avant l'heure. Pour cette dame notre association a été une révélation, elle a retrouvé ses paysages de France. Son départ nous a beaucoup attristés. Pour elle aussi, nous continuons.
Propos recueillis par Cécile Boutelet (www.lepetitjournal.com/berlin.html) jeudi 30 octobre 2008