Édition internationale

Le malaise de Marine Le Pen après son déjeuner avec l'AfD

Le 20 février, la présidente de l'AfD Alice Weidel a révélé avoir déjeuné avec Marine Le Pen et Jordan Bardella. Au cours de cette réunion a été évoqué le plan de remigration de l'AfD divulgué début janvier. Si les deux partis s'accordent sur la tenue de ce déjeuner, le RN et l'AfD ne semblent pas avoir tiré les mêmes leçons de celui-ci.

marine lepen haussant les brasmarine lepen haussant les bras
© CC Wikimedia - Анна Исакова
Écrit par Gaspard Hasselot
Publié le 27 février 2024

Marine Le Pen aurait préféré que ce déjeuner au pied de l'arc de triomphe reste discret. Le 20 février, elle et le président du Rassemblement National Jordan Bardella ont eu l'occasion d'échanger avec la présidente d’Alternativ für Deutschland (AfD) Alice Weidel ainsi que son porte-parole Daniel Tapp. Si le RN n’avait initialement rien communiqué, c’est l’AfD même qui a divulgué l’existence de cette réunion sur les réseaux sociaux.

Soucieuse de mener à bien son entreprise de dédiabolisation, la participation à ce déjeuner met à mal les stratégies de Marine Le Pen. En effet, si l’AfD et le RN font partie du même groupe au Parlement européen, Identité et Démocratie, le parti nationaliste allemand avait été mis à l’écart depuis que son plan de remigration imaginé à Potsdam avait été divulgué par le média d’investigation allemand « Corretiv ». Le scandale entourant cette réunion en Allemagne et en Europe a fait lourdement baisser la popularité du parti d’extrême droite.

À l’issue de ce déjeuner, les sons de cloches divergent entre Marine Le Pen et son homologue allemande. Si cette-dernière a tweeté sa satisfaction vis-à-vis de l’échange qu’elle avait eu avec le RN, Jordan Bardella et Marine Le Pen ont conjointement exprimé leur profond désaccord avec le plan de remigration proposé par l’AfD. Selon les deux dirigeants du RN, ce déjeuner était davantage une manière de voir s’il était possible de toujours considérer l’AfD comme un allié respectable en vue des élections européennes. Marine Le Pen avait déclaré le 25 janvier qu’elle serait amenée à « voir si ces divergences ont des conséquences sur la capacité que nous avons à nous allier ». Tout reste donc encore à construire pour les extrêmes droites en vue des élections européennes de juin 2024.

 

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