Si la France connaît actuellement des mouvements de grève majeurs quant à la réforme du système de retraite, l’Allemagne n’est pas sans reste. En effet, le pays fait actuellement face à des conflits sociaux dans le domaine des services.
Outre-Rhin, la tension monte autour des négociations salariales dans les services privés et publics, et pourrait tourner en faveur des salariés. Samedi 11 mars, la direction de la poste allemande a accordé in extremis une hausse moyenne du salaire de 11,5 %, afin d’éviter la grève illimitée dont la menaçait le syndicat des services Verdi et pour laquelle près de 86 % du personnel s’étaient prononcés. Depuis des semaines, des appels à la grève largement suivis perturbent le pays. Des millions de salariés des services publics et privés exigent des hausses de salaire substantielles pour faire face à une inflation estimée à 8,1 % au mois de janvier.
Des négociations tendues entre les syndicats et les services publics
Le syndicat Verdi, qui représente 2,5 millions d'agents des services publics fédéraux et municipaux, demande une hausse de 10,5 % des salaires avec un montant plancher de 500 euros brut supplémentaires par mois pour toutes les catégories de salariés. Une revendication jugée inacceptable par les communes. L’employeur public, lui, propose une augmentation de 5% en deux étapes, assortie d’une prime de 2.500 euros. La fin des négociations est fixée au 27 mars et d’ici là, le syndicat entend faire pression. En outre, les salariés se retrouvent finalement en position de force dans ce débat, suite à la pénurie de main-d’œuvre qui frappe actuellement le pays.
? Die Mehrheit unterstützt die Forderungen der Beschäftigten im öffentlichen Dienst (Quelle: ARD Deutschlandtrend). 10,5 % mehr Geld, mindestens 500 Euro! #zusammengehtmehrhttps://t.co/oUXqJT6cTe pic.twitter.com/aky6OlSjR6
— ver.di - Vereinte Dienstleistungsgewerkschaft (@_verdi) March 20, 2023
Des grèves à effet boule de neige
Cette première victoire des salariés de la Deutsche Post a alimenté le mouvement de grèves que connaît actuellement le pays : mardi 14 et mercredi 15 mars, c’était les employés des hôpitaux, des établissements de soin aux personnes âgées et des services d’urgence qui étaient appelés à cesser le travail. En Bavière, ce sont 30 hôpitaux et cliniques qui ont enregistré des débrayages. Lundi 13 mars, une grève d’avertissement a paralysé de larges pans du trafic aérien. Dans les quatre aéroports de Hambourg, Hanovre, Brême et Berlin, des centaines de vols ont été retardés ou annulés. Rien qu’à Berlin, près de 200 vols ont été annulés, selon l’aéroport BER. Dans ce cas, les agents de régulation du trafic aérien réclament une prime pour les heures de travail effectuées la nuit, le week-end et les jours fériés.
Selon la presse, les syndicats Verdi et EVG (Syndicat rail et transports) envisageraient également de lancer un mouvement dans les transports à la fin du mois. Il pourrait affecter les chemins de fer, mais aussi d’autres moyens de transport dépendant du secteur public. Les grèves se multiplient, par ailleurs, au niveau municipal pour faire pression sur les communes. Les éboueurs de plusieurs métropoles de la Ruhr ont, par exemple, récemment observé des arrêts de travail de plusieurs jours.
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