

Cet été, deux musées berlinois consacrent leurs expositions à la peinture expressionniste allemande. L'occasion de revenir sur un des plus grands mouvements artistiques de l'Allemagne. Et de découvrir un de ses maîtres.
Josef Scharl, Straβenszene, 1930
Début du XXème siècle. Le nationalisme gronde, la guerre se fait proche. La psychanalyse apparaît, on extériorise ses angoisses. Alors que la photographie se perfectionne, l'art pictural perd sa fonction privilégiée de reproduction objective de la réalité. Les artistes d'Europe du Nord se tournent vers la projection de leur subjectivité. L'expressionnisme voit le jour.
S'affranchir des normes, délivrer ses émotions
Fini l'impressionnisme français de Cézanne et Renoir qui s'attache à décrire la réalité physique des choses. Finies les reproductions impeccables de paysages du naturalisme. Détruire les vieilles conventions : tel est le mot d'ordre des premiers expressionnistes allemands. L'artiste doit donner libre cours à son inspiration. Sa toile devient le lieu de l'épanchement de ses émotions. Une scène de rue, un rire, un visage, un corps nu : la simplicité est de retour, l'individu au centre de l'attention. Les peintres allemands tournent le dos à l'industrialisation et se dressent contre l'académisme de la société. Point de perspective dans leurs ?uvres mais des lignes acérées et des couleurs criardes. En somme, une peinture agressive pour atteindre la plus grande intensité expressive. Un art qui sera qualifié de « dégénéré » par les nazis. L'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933 marque la fin de l'expressionnisme allemand. De nombreuses ?uvres sont détruites ou brûlées, les artistes s'exilent ou se suicident. 
Ernst Ludwig Kirchner, Amerikanische Tanzpaar, 1910/1911
Ernst-Ludwig Kirchner, pionnier de l'expressionnisme allemand
En 1905, Kirchner fonde avec trois autres peintres le mouvement « Die Brücke » (le pont). Leur mot d'ordre : s'affranchir du style académique et ouvrir de nouveaux chemins dans l'expression artistique. A l'occasion des 70 ans de la mort de l'artiste, qui s'est suicidé en 1938, ne supportant plus de voir qu'on assassine son ?uvre sous ses yeux, le Brücke-Museum de Dahlem lui rend hommage par trois expositions en 2008 et 2009. La première, "Meisterblätter", présente une centaine de ses ?uvres. Griffonnées au crayon de mine ou à la craie, ses dessins sont le miroir de ses émotions. Le fond prime sur la forme. Quelques traits suffisent, qu'ils soient fins à l'encre de chine ou gras au charbon, les formes prennent 
Cécile Leclerc (www.lepetitjournal.com/berlin.html) Mercredi 16 juillet 2008
Ernst Ludwig Kirchner, Paar, 1908
Das Brücke Museum: Exposition ?Meisterblätter? Ernst Ludwig Kirchner jusqu'au 31 août. Tous les jours de 11h à 17h, sauf mardi. Bussardsteig 9, Berlin-Dahlem. Bus 115, arrêt Pücklerstraβe- http://www.bruecke-museum.de/meisterblaetter.htm 4? (réduit 2?) L'Expressionale : au c?ur de l'exposition, la collection de Karsch-Nierendorf avec des ?uvres d'Otto Dix, de Josef Scharle, d'Ernst Ludwig Kirchner,? ? Jusqu'au 24 août. Tous les jours de 10h à 22h, sauf le lundi. Kunstzentrum, Park Kolonnaden, Potsdamer Platz. http://www.expressionale.de/ 6? (réduit 3?) |




















































