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Législatives #5ecirco : interview de Jean Laurent Poitevin

jean laurent poitevinjean laurent poitevin
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Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 avril 2018

Suite à l'annulation par le Conseil constitutionnel du scrutin de juin 2017, les élections législatives pour (ré)élire un député sur la 5e circonscription des Français de l'étranger (Espagne, Portugal, Andorre, Monaco), auront lieu les 8 et 22 avril. Nous avons sollicité l'ensemble des candidats afin, sur cette courte campagne, de les présenter à notre lectorat.

 

Il a 55 ans, est père de 3 filles et vit à Barcelone. Fondateur et dirigeant de la maison d’édition "Les Nouveaux Auteurs", "Nuevos Talentos" dans sa version hispanique, il cumule 20 ans d'expérience dans le privé chez L'Oréal et Vivendi,. Marathonien, IronMan, ancien champion et recordman de France 400m haies cadet., il est installé dans le pays depuis 3 ans et avait vécu à Madrid pendant 4 ans auparavant. Nous retranscrivons ici les réponses faites par écrit par le candidat aux questions que nous lui avons envoyées par courrier.

 


lepetitjournal.com : Que pensez-vous de l'annulation des élections décidée par le conseil constitutionnel en février dernier ?


Jean Laurent Poitevin : C’est une très mauvaise décision : le vote était incontestable (la député aurait largement gagné dans tous les cas de figure), nouvelles dépenses inutiles, Français qui sont passés à autre chose, dates catastrophiques pour réaliser une campagne digne de ce nom (aucun débat, etc.). Ceci dit, c’est pour moi une opportunité unique : réaliser une campagne en partant de zéro mais avec des milliers d’idées et une énergie à revendre, issue de mes 31 années dans le "privé"  pour que la politique change de visage et soit vraiment "au service des Français" avec une forte culture du "résultat" et de la transparence totale . Je constate, malheureusement, que de ce côté ci des Pyrénées la politique à l’ancienne reste vivace : de beaux discours, la culture du "suivi des dossiers", des "commissions", des "strapontins", des "missions ministérielles" mais les problèmes locaux s’empilent et rien n’est réglé. Si la 5e circonscription était une entreprise, elle serait en dépôt de bilan ! 

 

Vous vous présentez sans étiquette. N’est-ce pas un risque vu les conditions de cette campagne, de ne pas disposer du support, des moyens et de la visibilité qu’un parti peut apporter ?


Je suis indépendant mais "Macron compatible". Au contraire c’est une opportunité et un avantage énorme de n’avoir pas d’étiquette : je n’ai pas les contraintes d’un "appareil", personne ne me dicte ce que j’ai à faire ou à dire, et du coup je n’ai pas besoin en fin de campagne, comme pour la candidate investie LREM d’appeler "au secours" à Paris pour qu’un ministre important vienne me soutenir dans mes meetings. Je suis seul face à mes potentiels électeurs ou mes contradicteurs et c’est passionnant !
J’ai été très choqué (je vis en Espagne et je sais que ce sujet est "limite") de voir que le Ministère des Affaires Etrangères me fournissait les adresses mails et adresses personnelles de tous les Français de la 5e circonscription. Mais une fois passée cette surprise, pour avoir une chance de me faire connaitre, j’ai finalement décidé de centrer ma campagne sur une stratégie de messages clairs et réguliers via le mailing (je crois être le seul à animer cette campagne de cette façon réfléchie). Certes, certains ont vu cela comme une forme d’agressivité (le mail est très intrusif), mais la très grande majorité a "joué le jeu" et j’ai pu commencer à avoir des échanges constructifs avec des milliers de Français(es). C’est incroyable la richesse des idées de nos concitoyens/ennes. (Et inquiétant la somme des sujets non résolus !) J’en profite pour les remercier chaleureusement ici.

 

Quel est votre regard sur la politique de LREM sur la circonscription et au Gouvernement ?


Autant je suis extrêmement critique sur la politique LREM locale qui a poussé à ma candidature en tant qu’adhérant En Marche (l’un des premiers adhérents EM ici en Espagne, le 10 mai 2016), autant je suis très satisfaisait et je dirais même plus, fier, de l’action d’Emmanuel Macron et du Gouvernement. LREM remet la France sur le bon chemin. Mais c’est le décalage énorme entre ce que réalisait LREM en France et la pauvreté des résultats locaux de la député LREM sur des thématiques clés (Education mise en danger, services consulaires dégradés, etc…) pour nous Francais ici dans cette circonscription, qui m’a fait sortir de mes gonds. C’est aussi à cause d’un désaccord profond avec la  député LREM sur ses méthodes (manque d’écoute et de présence locale) et ses priorités (dispersion et peu de focus sur les gros sujets locaux) qui a fini par me convaincre de proposer une nouvelle candidature indépendante En Marche fidèle à ses principes originels : la volonté de débloquer les sujets, de libérer les énergies, en partant de l’écoute. J’ai résumé cette approche avec une phrase : "Les Forces Vives. Chaque Français(e) de l’étranger est une chance". Ce sont nous qui pouvons et devons prendre notre destinée en main. 


 
Quelles sont les grandes lignes du projet que vous avez imaginé pour les Français de la 5e circonscription et quelles sont, selon vous, les problématiques les plus importantes à traiter ?


Il y a d’abord deux grands sujets qu’il faut absolument régler, c’est l’instauration urgente du vote électronique (j’en veux pour preuve les centaines de messages sur ce sujet). C’est scandaleux que ce ne soit pas réglé pour les Français de l’étranger. On ne se met pas à la place des Français avec les contraintes énormes pour aller voter. Le deuxième sujet c’est la participation citoyenne via la mise en place d’une plateforme interactive pour que les Français s’expriment, proposent leur idées, notent les actions de leur député(e). Je constate que maintenant tous les candidats en parlent. Très bien mais il faudra dépasser les belles annonces et le faire vraiment. Pour ma part je le mettrai en place en 48h. Je le pratique au quotidien depuis 11 ans dans le cadre de mes activités professionnelles. Je ne suis pas dans l’effet d’annonce pour plaire : c’est ma vision de la politique. Concernant mon programme, il est exclusivement local, pragmatique et centré sur les 20 sujets qui comptent et qu’il faut traiter. J’incite les lecteurs à aller voir mon site : il est court et et en 5 minutes vous avez une idée précise de ce que je veux faire. Si je ne devais prendre que trois sujets : augmenter (et pas stabiliser) les moyens pour l’éducation, accélérer les synergies (hubs français), régler les sujets administratifs qui fâchent et compliquent la vie alors qu’on devrait aider et faciliter. 

 

Si vous êtes élu, de quelle façon allez-vous vous organiser pour être présent et accessible auprès des Français de la circonscription ?


Je suis le seul à m’engager à 80% de présence physique ici dans les quatre pays. Il est faux de dire qu’il ne faille être qu’à Paris et cumuler les "postes" pour réussir à régler nos problèmes en région. C’est surtout utile pour la personne concernée... Le bilan des 6 années de nos députés de l’étranger démontre que c’est la mauvaise approche. Au contraire je propose de complètement changer le logiciel du métier de député de l’étranger pour qu’il puisse fonctionner. 

 

Que peut-t-on dire à nos lecteurs pour les inciter à aller voter les 8 et 22 avril ?
Qu’il y a des "nouvelles têtes" et qu’il est donc possible de "changer les choses" et d’arrêter la spirale des problèmes. 

www.poitevin2018.com

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