Un secret de polichinelle. L’ancien Premier Ministre et actuel député à la circonscription de l’Essonne, devrait annoncer, mardi 25 septembre à 19h, sa candidature à la mairie de Barcelone, pour les élections prévues le 26 mai prochain. Une annonce attendue mais qui suscite beaucoup d’interrogations.
"L'effet Valls déclenche la bataille pour la mairie de Barcelone", prévenait dimanche 23 septembre, le quotidien centriste La Vanguardia. Le député de 56 ans et ancien Premier Ministre sous le gouvernement Hollande (31 mars 2014 au 6 décembre 2016), se lancerait vraisemblablement à la conquête de la capitale catalane et de ses élections municipales, prévues le 26 mai prochain. Né dans le quartier d’Horta à Barcelone, le Franco-espagnol n’a jamais caché son envie de poursuivre sa carrière au-delà des Pyrénées depuis son échec à la primaire présidentielle du parti socialiste face à Benoît Hamon, fin janvier 2017. Élu, depuis, député de la circonscription de l’Essonne, Manuel Valls s’apprête à annoncer une décision aussi controversée qu’attendue, suscitant plus d’interrogations que de réponses. Florilège des questions qui entourent la probable candidature de l’audacieux Barcelonais.
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— Manuel Valls (@manuelvalls) 21 septembre 2018
Manuel Valls a déjà obtenu le soutien du parti de centre droit Ciudadanos, quatrième force parlementaire à l’échelle nationale, et crédité de 17,5% à 19,9% dans les sondages. Ciudadanos voit, en effet, en Valls le candidat idéal pour les municipales de Barcelone. Ce mouvement garantirait au député de l’Essonne des espaces électoraux, une présence dans les débats locaux, un accès à des financements pour sa campagne… tant d’arguments et de raisons de voir Valls finalement opter pour cette étiquette. Rejetant avec vigueur l’indépendance, "Valls doit convaincre de nombreux anciens électeurs socialistes qui n'osent pas faire le pas vers les centristes de Ciudadanos", estime La Vanguardia.
Valls peut-il légitimement croire en ses chances ?
La réponse est oui, d’autant plus s’il réussit à rassembler les électeurs du centre-droit de Ciudadados et les anciens électeurs socialistes que l’ancien Premier Ministre cherche à séduire. Face à lui, il pourrait y avoir une éventuelle candidature unique des indépendantistes, ce qui pourrait favoriser une bataille entre anti- et pro-séparatistes. La principale menace est incarnée par l'actuelle maire de gauche soutenue par Podemos, Ada Colau, qui rassemble entre 17,3% et 21,8% des intentions de vote, contre 10% actuellement pour Manuel Valls selon un récent sondage de La Vanguardia. Si le défi s'annonce très difficile, il est loin d'être impossible dans une élection à un seul tour, où aucun favori ne se dégage pour le moment.
Qu’en est-il de son statut de député ?
En parallèle de cette potentielle candidature, Manuel Valls occupe la fonction de député, représentant la première circonscription de l’Essonne à l’Assemblée nationale. Or, s'il était élu, ne serait-ce que conseiller municipal, l'ancien Premier ministre devra-t-il pour autant renoncer à son mandat parlementaire ? Au vu de cette situation inédite, légalement, rien ne l’oblige à démissionner de son mandat, mais l’éventuel doublement des fonctions scandalisent certains membres de l’Assemblée nationale qui réclament sa démission. Souvent absent de son siège de député, son entourage assure qu'il devrait démissionner de ses mandats français dès qu'il annoncera sa candidature. Réponse ce mardi à 19h.