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BANQUES - L'Ecureuil devient populaire

Les patrons des groupes Caisse d'Epargne et Banque Populaire ont officiellement annoncéhier le rapprochement de leur deux entités. Le fruit de leur union, Natixis, devrait voir le jour àla fin de l'année. Dotéde 40 milliards d'euros de fonds propres, il se placera au deuxième rang des banques françaises

Charles Milhaud et Philippe Dupont se sont dit oui, pour le meilleur et pour le pire (Photo : AFP)

Après deux mois de négociations discrètes, les patrons de la Caisse d'Epargne et de la Banque Populaire, Charles Milhaud et Philippe Dupont, ont annoncéle rapprochement de leurs deux entités, via le groupe "Natixis". Le futur géant bancaire sera dotéde 40 milliards d'euros de fonds propres et comptera 26 millions de clients. Il devrait voir le jour fin 2006 et se placera au deuxième rang des banques françaises.
"Nous créons un ensemble utile pour notre pays, un ensemble utile au développement européen", a assuréCharles Milhaud. "Adosséàdeux puissants réseaux, Natixis disposera d'une force de frappe qui lui permettra de jouer un rôle dans les grandes manoeuvres qui se profilent", lui a fait écho Philippe Dupont.
Un mariage d'intérêts
Si le projet d'union n'est pas encore finalisé, les grandes lignes du nouvel ensemble bancaire sont d'ores et déjàconnues. Détenu àparité(34% chacun) par les deux banques et cotéen Bourse àhauteur d'au moins 25%, Natixis regroupera les services de Natexis -la banque d'affaire de la Banque Populaire- et ceux des filiales de la Caisse nationale des Caisses d'Epargne, Ixis et le Crédit foncier en tête.
Selon l'accord en gestation, les activités de gestion d'actif et les services financiers spécialisés seront fusionnés. Le secteur des assurances restera en revanche du ressort des deux banques. Et les deux réseaux de distribution demeureront indépendants, la Banque populaire comme la Caisse d'Epargne souhaitant conserver leur enseigne.
Le caillou dans la chaussure
Avalisédimanche par les conseils d'administration des deux banques, le projet de rapprochement devra néanmoins franchir quelques obstacles avant de voir le jour. Dimanche, il s'est heurtéàl'opposition de la Caisse des dépôts, laissée dans l'ignorance des tractations alors qu'elle est l'actionnaire stratégique de l'Ecureuil. Ce projet "porterait gravement atteinte aux intérêts de la Caisse d'Epargne et de ses actionnaires"a estimél'établissement public, qui menace d'utiliser son veto pour empêcher la fusion.
"J'espère que raison l'emportera dans les six prochains mois", a réagi hier Charles Milhaud, soulignant que le projet rassemblerait "tous les intérêts de tous les actionnaires". Des "intérêts"qui pourraient peser lourd dans la balance : la Caisse des Dépôts, ainsi, devrait obtenir jusqu'à8% des parts de la future entitébancaire.
Valentin BONTEMPS. (LPJ) 14 mars 2006

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Capitale One rachète North Folk
L'émetteur de cartes de crédit américain Capital One Financial a rachetéhier North Fork Bancorp, pour un montant de 14,6 milliards de dollars. Grâce àcet achat, Capital One met la main sur les 355 succursales de North Fork dans les Etats de New York, du New Jersey et du Connecticut. La nouvelle entité, dont les dépôts et les crédits totaliseront plus de 84 milliards de dollars, deviendra l'une des dix plus grandes banques américaines. (LPJ ? 14 mars 2006)

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