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Un haut responsable anti-corruption thaïlandais épinglé pour fraude

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copie d'écran du musée de la corruption de Bangkok (archives)

Un haut responsable anti-corruption thaïlandais est accusé d'avoir lui-même dissimulé des millions de dollars d'actifs, dont un luxueux appartement londonien, à l'administration fiscale du royaume connu pour sa corruption endémique.

La Commission Nationale Anti-Corruption (NACC) a indiqué que son secrétaire général adjoint, Prayat Puangjumpa, est soupçonné d'avoir accumulé plusieurs biens non déclarés acquis au nom de son épouse parmi lesquels un appartement d'une valeur de 6,9 millions de dollars dans le quartier chic de Kensington à Londres. 

"Il a délibérément omis de déclarer six biens appartenant à son épouse," a indiqué le porte-parole de la NACC, Worawit Sukboon. 

Les autres biens concernés ont été évalués à 360.000 euros, selon une enquête menée par la commission et qui a duré neuf mois.

Le porte-parole a ajouté que l'agence anti-corruption allait saisir la justice pour faire inculper Paryat Puangjumpa. 

Ce dernier a affirmé dans des médias locaux que ces accusations étaient un "malentendu", assurant que sa femme détenait l'appartement pour le compte de tiers. 

Cette affaire tend à alarmer la population et ternit encore davantage la réputation des institutions devant lutter contre la corruption du royaume, a déclaré Sunai Phasuk, de l’ONG Human Rights Watch.

La Thaïlande est régulièrement ternie par des scandales de corruption aux plus hauts niveaux du pouvoir.

Le premier ministre Prayuth Chan-O-Cha, nommé chef du gouvernement après des législatives en mars, avait pris le pouvoir en 2014 par un coup d'Etat justifié par la lutte contre la corruption des gouvernements précédents. Mais son administration n'échappe pas aux scandales. Son ancien bras droit, l'ex-numéro deux de la junte, Prawit Wongsuwan, surnommé "le général Rolex", a lui-même été épinglé en 2017 pour sa collection de montres luxueuses d'une valeur estimée à 1,2 million de dollars et qui n'apparaissait pas dans sa déclaration de patrimoine.

En 2018, la commission nationale anti-corruption avait abandonné les poursuites, au grand dam de l'opposition. Elle avait repris dans ses conclusions la ligne de défense du général. Ce dernier avait affirmé que les montres ne lui appartenaient pas mais lui avaient été "prêtées" par un riche homme d'affaires, depuis décédé.

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