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La Thaïlande ouvre une enquête sur Amnesty sur plainte d’ultra-royalistes

Des thaïlandais défilent avec un portrait du roiDes thaïlandais défilent avec un portrait du roi
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 28 novembre 2021, mis à jour le 29 novembre 2021

La Thaïlande a ouvert une enquête pour déterminer si oui ou non Amnesty International avait enfreint la loi, a déclaré vendredi son Premier ministre, après que des ultra-royalistes ont demandé l'expulsion de l’ONG de défense des droits humains pour son soutien à des militants poursuivis pour lèse-majesté.

Un groupe ultra-royaliste a envoyé jeudi une lettre au gouvernement affirmant que les campagnes d'Amnesty International Thailand appelant à mettre fin aux poursuites pénales contre des manifestants qui demandent des réformes de la monarchie avaient porté atteinte à la sécurité nationale.

 

Plus de 1.600 militants font désormais face à des accusations liées à la sécurité nationale, dont au moins 160 personnes inculpées en vertu de la sévère loi de lèse-majesté qui prévoit des peines pouvant aller jusqu'à 15 ans d’emprisonnement par chef d’accusation.

 

Les Thaïlandais traditionalistes considèrent la monarchie comme sacro-sainte et perçoivent les insultes et les critiques envers le roi Maha Vajiralongkorn comme une menace pour l'équilibre du tissu social. Or, les manifestations menées depuis l'année dernière par une partie de la jeunesse ont ébranlé de vieux tabous, qui faisaient jusque-là office de remparts en faveur d’un certain ordre traditionnel établi perçu par les jeunes comme un frein à l’émancipation et au progrès, à commencer par l’interdiction de remettre en question la plus haute institution du royaume.

Interrogé sur la plainte des royalistes lors d'une conférence de presse, le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha a déclaré : "Nous vérifions s'il y a des violations de la loi et cela nécessite l’implication de la police et du ministère de l'Intérieur".

"S'il y a des actes répréhensibles, alors elle (la licence d'Amnesty) sera révoquée", a-t-il ajouté.

 

Amnesty a déclaré dans un communiqué qu'elle était en Thaïlande depuis plusieurs décennies et qu'elle continuerait à travailler pour prévenir, surveiller et mettre face à leurs responsabilités les États, entreprises et autres lorsqu’il y a des violations des droits humains au regard du droit international.

"Nous continuerons de faire cela de manière indépendante et impartiale en nous basant sur des éléments factuels", a déclaré Amnesty, qui n'est pas le seul  groupe de défense des droits humains à dénoncer les poursuites engagées par le gouvernement thaïlandais contre des militants politiques.

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