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Des milliers de Thaïlandais défilent à Bangkok pour exiger des réformes de la royauté

Manifestation pour les reformes de la monarchie a BangkokManifestation pour les reformes de la monarchie a Bangkok
REUTERS/Soe Zeya Tun - Les manifestants ont réitéré leurs demandes de réformes de la royauté et appelé à ce que la loi de lèse-majesté soit amendée, le 14 novembre à Bangkok.
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 15 novembre 2021, mis à jour le 15 novembre 2021

Plusieurs milliers de Thaïlandais sont descendus dans les rues de Bangkok dimanche pour exiger des réformes de la monarchie, défiant un jugement de la Cour constitutionnelle quelques jours plus tôt.

Plusieurs milliers de manifestants ont marché dimanche dans le centre de Bangkok, certains brandissant des pancartes portant des slogans tels que "Pas de monarchie absolue" et "Réforme ne signifie pas abolition".

"Le renforcement des pouvoirs du roi ces dernières années éloigne la Thaïlande de la démocratie et la ramène vers la monarchie absolue", a déclaré un manifestant dans un discours lorsque la manifestation s’est arrêtée devant l'ambassade d'Allemagne à Bangkok.

"Il s’agit d’une lutte pour insister sur le fait que ce pays doit être gouverné par un système dans lequel tout le monde se trouve sur un même pied d’égalité", a-t-il également dit.

Le roi de Thaïlande en Allemagne

C’est la deuxième fois en un peu plus d’un an que le mouvement pro-démocratie mené par une partie de la jeunesse thaïlandaise, se rassemble devant l’ambassade allemande. 

Une manifestation s’était tenue à cet endroit en octobre 2020 pour exhorter l'Allemagne à déterminer si le roi Maha Vajiralongkorn, qui passait le plus clair de son temps en Bavière où il avait sa résidence principale et où son fils était d’ailleurs scolarisé, menait des affaires d'État depuis le pays dont la loi n’autorise pas cela.

Le roi Maha Vajiralongkorn, 69 ans, se serait d'ailleurs rendu récemment en Allemagne, selon le magazine Bild, son premier voyage documenté à l'étranger depuis son retour au pays en octobre l'an dernier, lorsque les manifestants pro-démocratie multipliaient les critiques et les appels -inédits- à des reformes de la monarchie, dénonçant notamment l'élargissement récent des pouvoirs du monarque.

Les manifestations anti-gouvernementales qui ont commencé l'an dernier en appelant à la destitution du Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha, meneur du coup d’Etat de 2014, avant d’inclure les réformes de la monarchie dans leurs revendications, représentent un défi sans précédent depuis plusieurs décennies pour l’institution royale du royaume dont la Constitution prévoit que le souverain doit être maintenue "dans une position de culte vénéré".

"Le mot 'réforme' ne signifie pas abolition"

La semaine dernière, la Cour constitutionnelle a jugé qu’un appel à des réformes de la monarchie lancé par trois leaders de la protestation en août 2020 était un acte anticonstitutionnel et était destiné à renverser la monarchie.

La cour n'a imposé aucune sanction mais a ordonné aux accusés, ainsi qu'à leurs groupes, "de cesser toute action dans ces domaines".

"Le mot 'réforme' ne signifie pas abolition", a déclaré dimanche Peeyawith Ploysuwan, un manifestant âgé de 25 ans. "Comment pouvons-nous aller de l’avant ?"

Depuis ses premiers appels aux reformes de la monarchie l’an dernier, le mouvement anti-gouvernemental a brisé un vieux tabou qui empêchait jusque-là toute personne en Thaïlande de remettre en question le statut de la couronne, fut-ce dans un cadre académique ou législatif, la loi de lèse-majesté prévoyant de lourdes peines de prison pour toute critique ou acte jugé diffamant envers la monarchie.

Depuis le début des manifestations l'année dernière, au moins 157 personnes ont été inculpées en vertu de cette loi pénale, selon les dossiers compilés par le groupe Thai Lawyers for Human Rights.

Au moins trois manifestants ont été blessés dimanche, a déclaré un porte-parole de la police, ajoutant que les incidents faisaient l'objet d'une enquête.

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