Trois bombes ont fait au moins 13 blessés lundi dans la ville frontalière de Sungai Kolok dans le sud de la Thailande, ou sévit une insurrection séparatiste qui a fait près de 7.000 morts depuis 2004.
Trois bombes placées sur des motos ont explosé lundi dans des lieux différents de Sungai Kolok, ville de la province de Narathiwat située à la frontière avec la Malaisie. Les autorités ont déploré au moins treize blessés dont quatre seraient toujours hospitalisés, selon le Washington Post.
Les trois bombes, connectées à un minuteur, ont explosé selon la police locale, vers 18h, l’une devant un bar karaoké, l’autre un restaurant et la dernière un hôtel.
Les autorités estiment que ces attaques avaient pour but de saboter le traditionnel Food festival qui se tenait depuis samedi 7 jusqu’au mercredi 11 avril. Le niveau de vigilance de la part des forces de sécurité a été relevé, selon le journal The Nation, alors que la Thailande s’apprête à célébrer le nouvel an bouddhique ce week-end, événement qui attire de très nombreux touristes étrangers dans le royaume.
Le conflit séparatiste dans l'extrême sud de la Thaïlande, a majorité musulmane, a fait 235 morts en 2017, un chiffre en baisse par rapport aux débuts des actions en 2004, avec une diminution des attaques rebelles, d'après l'organisation Deep South Watch.
En janvier, une bombe dans un marché très fréquenté de la ville de Yala avait fait trois morts.
Ce conflit, qui a fait près de 7.000 morts depuis 2004 -pour la plupart des civils-, fait rarement la une de la presse mondiale même s'il se déroule à quelques centaines de kilomètres des plages très touristiques de la Thaïlande.
Dans cette région de l'extrême sud, rattachée à la Malaisie jusqu'au début du XXe siècle, la Thaïlande - majoritairement bouddhiste - a mené une politique d'assimilation des musulmans autochtones à marche forcée.
Mais depuis l'arrivée de la junte après un coup d'Etat en mai 2014, malgré des pourparlers au point mort, les attentats se font plus rares.