Le conflit séparatiste dans l'extrême sud de la Thaïlande a fait 235 morts en 2017, un plus bas historique dû à une baisse régulière des attaques rebelles, d'après l'organisation Deep South Watch.
La plupart des victimes sont des civils qui se retrouvent pris au piège des attentats à la bombe quasi quotidiens, ou dans des fusillades entre insurgés malais musulmans et forces de sécurité thaïlandaises.
Ce conflit, qui a fait près de 7.000 morts depuis sa reprise en 2004, fait rarement la une de la presse mondiale même s'il se déroule à quelques centaines de kilomètres des plages très touristiques de la Thaïlande.
Dans cette région de l'extrême sud, rattachée à la Malaisie jusqu'au début du XXe siècle, la Thaïlande - majoritairement bouddhiste - a mené une politique d'assimilation des musulmans autochtones à marche forcée.
Mais depuis l'arrivée de la junte après un coup d'Etat en mai 2014, malgré des pourparlers au point mort, les attentats se font plus rares.
Les chiffres publiés chaque année par l'organisation Deep South Watch montrent une nouvelle baisse du nombre de personnes tuées. Le conflit avait fait 309 victimes l'an passé. Et près de 900 en 2007.
Les organisations non gouvernementales accusent les insurgés comme les forces de sécurité de violations des droits de l'Homme dans la région.
Pour Don Pathan, analyste indépendant basé en Thaïlande, cette baisse des victimes est liée à plusieurs facteurs: davantage d'informateurs gouvernementaux sur le terrain, des forces de sécurité plus présentes et des frappes plus ciblées de la part des insurgés.
"Les bombes sont plus grosses et plus intenses", explique-t-il, estimant que les rebelles veulent éviter les dommages collatéraux.