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L’IRD Thaïlande, fer de lance du combat contre la transmission mère-enfant du VIH

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(Photo IRD Thailand Album / Programme for HIV Prevention and Treatment. Laboratory. Chiang Mai. Thailand. 2007. ©IRD 174 PHPT)
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 22 juillet 2008, mis à jour le 19 octobre 2023

Parmi les symboles de la coopération scientifique franco-thaïe, le programme d'étude piloté par l'IRD sur la transmission du VIH entre la mère et l'enfant a obtenu en neuf ans des résultats surprenants. Installé à Chiang Mai, ce programme est dirigé par un chercheur français à la pointe dans ce domaine, Marc Lallemant

Dans un rapport publié le 15 juin dernier, l'UNAIDS, agence de lutte contre le Sida des Nations Unies, dit espérer dépister, et traiter le cas échéant, 80% des femmes enceintes dans le monde d'ici à 2010.
Un dépistage précoce nécessaire qui selon des études menées en Afrique, en Europe de l'Est et aussi en Thaïlande, permettrait de faire baisser de façon significative le taux de transmission congénitale du VIH.

De gros progrès réalisés en quelques années

La Thaïlande joue dans ce combat un rôle de premier plan illustré par le travail de recherche mené par l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de Thaïlande depuis 1999.

"L'épidémiologie clinique, santé mère enfant et VIH en Asie du Sud Est", est le nom de la plateforme de recherche la plus importante de Thaïlande. Placé sous l'égide de l'IRD, ce centre de recherche installé à l'Université de Chiang Mai est dirigé depuis neuf ans par le docteur Marc Lallemant, spécialiste mondial du sida.

Le programme réunit une équipe de plus de 100 collaborateurs et dispose d'une plateforme de recherche clinique composée de 45 hôpitaux publics dans le Royaume. Les études menées par l'IRD affichent des résultats encourageants dans le domaine de la transmission du sida pédiatrique. Alors qu'en 1995, plus de 1.500 nouveaux cas de sida de l'enfant étaient recensés annuellement en Thaïlande, ce nombre a été réduit à 50 en 2005, selon les chiffres de l'IRD.

"Aujourd'hui, on arrive à des taux de transmission de la mère à l'enfant de 1 à 2 % !", se réjouit Marc Lallemant.

La bête noire du sida

De Brazzaville aux Etats-Unis en passant par la Thaïlande, Marc Lallemant suit la progression de l'épidémie du sida depuis ses débuts en 1981. Au début des années 90, le chercheur part à l'Université d'Harvard où il travaille sur un traitement basé sur l'antiviral : la Zidovudine. Lorsqu'il arrive en Thaïlande en 1994, il a déjà obtenu des résultats satisfaisants avec ce traitement.

En effet, administré le plus tôt possible chez la mère enceinte et dès la naissance chez l'enfant, le médicament permet de faire chuter le taux de transmission de 25% à 7 ou 6%. Cinq ans plus tard, après de nombreux tests cliniques, l'équipe du chercheur français y associe un second antiviral, la Névirapine, obtenant ainsi des taux de transmission de 1 à 2%.

Aujourd'hui, Marc Lallemant souhaite orienter ses travaux dans la perspective d'alléger la médication de l'enfant tout en conservant la même efficacité. En plus d'apporter son expertise aux chantiers sanitaires entamés par le gouvernement thaïlandais, Marc Lallemant fait le lien entre l'IRD, les Autorités Publiques thaïlandaises, l'Université de Chiang Mai et l'Ecole de santé Publique d'Harvard. Un beau symbole de coopération scientifique franco-thaïlandaise qui s'ajoute aux sept autres programmes scientifiques de l'IRD en Thaïlande.

Aurélien BARBIN mardi 22 juillet 2008

Voir aussi le site Internet de l'IRD
Voir aussi Life is Beautiful l'exposition photo de Manit Sriwanichpoom sur le thème des enfants atteints du SIDA contaminés par leurs parents : Du 31 juillet au 31 août, vernissage le 31 juillet de 18h30 à 21h, Kathmandu Photo Gallery, 87 Pan road (pres de"Indian Temple), Bangrak, Bangkok Tél : (66) 02-234-6700

Un engagement thaïlandais déterminant
Comme ne manque pas de le rappeler le chercheur français, le premier acteur de ce combat reste le gouvernement thaïlandais. Premier pays d'Asie à reconnaître la propagation du sida et, de fait, à réagir, la Thaïlande avait en 1991 déclaré "priorité nationale"la prévention et le contrôle de l'épidémie. "La Thaïlande est le premier pays d'Asie à avoir été "officiellement"touché par l'épidémie du SIDA. Mais c'est aussi le premier pays de la zone d'Asie du sud-est à avoir pris le problème de l'infection à bras le corps"explique Marc Lallemant. Dès le début de l'épidémie parmi les communautés homosexuelles et prostitués, un programme d'information publique a été mis en place par le Comité National de Prévention et de Contrôle du Sida, conjugué à des unités de dépistage du VIH dans les hôpitaux publics et lors des dons du sang. Le Royaume s'est également donné les moyens financiers de combattre la maladie : selon l'IRD, le budget pour la prévention et le traitement du virus est passé de 60 millions de dollars en 1995 à 117 millions en 2007. (LPJ - 22/07/08)

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Publié le 22 juillet 2008, mis à jour le 19 octobre 2023

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