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Recherche française en Thaïlande – L’IRD tout un symbole

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L'IRD Thaïlande travaille dans des domaines aussi divers que l'agronomie, la podologie, les sciences sociales ou encore les maladies infectieuses, ce qui en fait la plus grande antenne de la région (Photo copyright© H. Chrestin &JP. Pichaut, IRD, 2007)
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 21 novembre 2018, mis à jour le 19 octobre 2023

Installé en Thaïlande depuis plus de vingt ans, l'IRD est une plateforme majeure de la recherche scientifique en Asie du sud-est. La pluralité de ses thèmes de recherche et les résultats obtenus font de l'IRD un acteur de premier plan dans le cadre de la coopération scientifique franco-thaïlandaise

L'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) est un "établissement public français à caractère scientifique et technologique"qui oeuvre dans 42 pays dans le monde dans le cadre de la coopération scientifique française.

En Thaïlande vingt-deux "IRDiens"travaillent de façon permanente afin de développer les trois grands axes de recherche de l'institut : "milieux et environnements", "ressources vivantes", "société et sa santé".

Depuis 1985, l'IRD Thaïlande travaille sur des problématiques diverses qui soulignent la pluralité des besoins du pays et font de l'institut la plus grande antenne de la région.

"En Thaïlande, on travaille sur l'hydrologie, l'agronomie, la podologie, dans les sciences sociales et les maladies infectieuses. C'est une des particularités du pays, ça le rend passionnant"indique Michel Tibayrenc, chercheur depuis 30 ans et représentant de l'IRD en Thaïlande.

Trois grands programmes de recherche

Parmi les huit laboratoires présents dans le pays, se distinguent trois grands programmes. Premièrement, celui de Marc Lallemant qui travaille sur la transmission du HIV de la mère à l'enfant. En place depuis 9 ans à Chiangmai, ils ont développé une collaboration avec l'université américaine d'Harvard afin d'optimiser le transfert des résultats et valoriser les savoir-faire.

"Outre le travail de recherche en laboratoire, explique Michel Tibayrenc, la mission obtient d'excellents résultats sur le terrain, avec des baisses significatives du taux de transmission congénitale, ce qui lui vaut une reconnaissance mondiale".

Les maladies infectieuses sont très présentes en Thaïlande, et le laboratoire de Jean Paul Gonzalez, basé sur le campus de Salaya dans l'Université Mahidol, en a fait sa spécialité.

"C'est une très grosse plateforme, précise Michel Tibayrenc, la Thaïlande est un ?Hot-spot' pour les maladies infectieuses comme la grippe aviaire, la dengue ou le palu."Enfin une vaste étude sur l'hévéa a été lancée en 2004.

L'arbre à caoutchouc, dont la Thaïlande était le premier exportateur mondial en 2006, est cultivé à 93% par des petites exploitations familiales. Plusieurs équipes des universités de Bangkok ou de Khon Kaen se mobilisent pour développer cette culture, ressource capitale pour les populations locales.

"Cette mission rassemble beaucoup de disciplines : podologues, botanistes, géologues ou généticiens. Leur mission : rendre l'arbre plus résistant et plus productif"explique Michel Tibayrenc.

Les résultats de ces travaux sont échangés avec l'ensemble du réseau IRD dans le monde, mais ils sont aussi partagés avec les institutions universitaires et sanitaires locales qui travaillent avec l'institut français.

L'IRD de Thaïlande se caractérise d'ailleurs par la pérennité de ses missions, ce qui semble dénoter une coopération scientifique fructueuse entre la France et la Thaïlande. Et l'action de l'IRD dans cette coopération bilatérale ne s'arrête pas aux projets de recherche : l'institut assure également l'accueil et la formation d'étudiants thaïlandais sur son centre de Montpellier.

Aurélien BARBIN mardi 6 mai 2008

L'argent le nerf de la guerre

Laboratoires perfectionnés, personnels mobilisés, actions sur le terrain, les missions de l'IRD sont souvent coûteuses, alors qui paye la facture ? Organisme d'Etat, l'IRD est financé par le gouvernement français. "L'apport financier de l'Etat à l'IRD ne sert qu'à payer les salaires des chercheurs", indique Michel Tibayrenc. L'institution reçoit certe des subventions de l'Union Européenne et de quelques organisations internationales, mais sur le terrain, les chercheurs doivent souvent endosser le costume de commercial afin de trouver des aides financières dans les institutions, ou du côté des donateurs privés. Les universités thaïlandaises, les centres de recherches et certains ministères, comme celui de la Santé ou de l'Agriculture, commandent des études à l'institut et apportent ainsi, leur appui financier. Cette participation monétaire, implique de fait un droit de regard des investisseurs sur le travail effectué.

Un peu d'histoire

L'origine de l'IRD remonte à la deuxième Guerre Mondiale. Le 22 novembre 1944, Charles de Gaulle signait une ordonnance assurant l'authenticité juridique et l'autonomie financière de l'Office de la recherche scientifique coloniale (ORSC). Placé sous l'autorité du Secrétaire d'État à la marine et aux colonies, son conseil d'administration est alors présidé par le directeur du CNRS. En 1953, ORSC change d'appellation et devient Office de la recherche scientifique et technique outre-mer (Orstom). Il est dorénavant rattaché au ministère de la France d'outre-mer et son conseil d'administration est présidé par le Secrétaire d'État à la recherche. En 1984, le décret du 5 juin confère définitivement à l'Orstom le statut "d'établissement public à caractère scientifique et technologique"(EPST). Enfin l'appellation d'IRD, utilisée aujourd'hui, sera définitivement adoptée par le décret du 5 novembre 1998 (source IRD).

Le site Internet de l'IRD Thaïlande https://www.th.ird.fr/

Se rendre à l'IRD de Bangkok
A l'Alliance française de Bangkok
29 South Sathorn Rd
BANGKOK 10120
Tel: (00 66 2) 6 27 21 90 (international)
Fax: (00 66 2) 262 721 94
Email: ird_th@ksc.th.com

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Publié le 6 mai 2008, mis à jour le 19 octobre 2023

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