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La police a aidé l'ex-Première ministre à fuir, selon la junte

Le vice-Premier ministre thaïlandais a accusé trois officiers de police d'avoir aidé l'ex-premier ministre Yingluck Shinawatra à quitter le pays le mois dernier, alors qu'elle risquait jusqu'à dix ans de prison.

Écrit par Agence France Presse
Publié le 14 janvier 2019, mis à jour le 9 septembre 2024

Yingluck Shinawatra, dont le gouvernement a été renversé en 2014 par les militaires, n'a pas été vue depuis le 25 août, date à laquelle elle devait se présenter devant la Cour suprême pour entendre le verdict dans un procès pour négligence dans un programme de subventions accordées aux riziculteurs.

La junte militaire au pouvoir en Thaïlande a affirmé qu'elle ne savait pas que Yingluck, qui se plaignait fréquemment d'être constamment suivie par des militaires depuis le coup d'Etat en mai 2014, allait s'échapper.

Analystes et médias affirment cependant que l'ex-Première ministre aurait conclu un pacte avec la junte afin de pouvoir quitter le pays. Les militaires récusent cette accusation, rejetant la responsabilité de cette fuite sur la police.

Cette semaine, les autorités thaïlandaises ont interrogé trois officiers de police après avoir saisi une voiture qui aurait été utilisée pour conduire Yingluck à la frontière avec le Cambodge. A partir de là, elle aurait fui vers un autre pays.

"Ils disent avoir reçu l'ordre (de l'aider à fuir)", a indiqué vendredi Prawit Wongsuwan, vice-Premier ministre. Ce dernier a refusé de préciser qui était à l'origine de ce complot. "La personne qui a donné cet ordre est en Thaïlande", selon Prawit Wongsuwon, précisant que Yingluck n'aurait pas traversé la frontière cambodgienne depuis un poste de contrôle officiel.

Plus tôt dans la semaine, le chef adjoint de la police du royaume avait affirmé que trois officiers de police étaient impliqués dans la fuite de l'ex-Première ministre. Yingluck affirme ne pas savoir où elle se trouve, mais selon certaines informations, elle aurait rejoint son frère Thaksin, également également ancien Premier ministre, à Dubai.

L'armée thaïlandaise, critiquée pour avoir laissé fuir l'ex-Première ministre, dont le domicile était surveillé, avait auparavant affirmé qu'elle a déjoué sa surveillance en changeant de téléphones et de voitures dans les jours précédant son départ. Ils avaient en effet tout intérêt, selon les analystes, à ne pas donner à Yingluck un statut de victime d'un procès dénoncé comme politique.

Les Shinawatra ont remporté toutes les élections nationales depuis 2001, mais les élites traditionnelles, militaires et juges, les voyant comme une menace à la royauté, ont démis par des coups d'Etat tous leurs gouvernements.

Le verdict de la Cour Suprême sera rendu le 27 septembre.

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