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Plainte pour lèse-majesté contre une députée thaïlandaise

Debat de censure au Parlement ThailandaisDebat de censure au Parlement Thailandais
REUTERS/Chalinee Thirasupa - Le Parlement thaïlandais a tenu ces jours-ci un débat de censure de quatre jours proposé par l'opposition contre le Premier ministre et neuf membres du cabinet

Un assistant du Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-O-Cha a déposé une plainte, jeudi, contre une députée de l'opposition pour lèse-majesté, un crime passible de 15 ans de prison.

Les plaintes pour «lèse-majesté» pleuvent en Thaïlande depuis que le mouvement contestataire mené par des jeunes progressistes l'an dernier a brisé un vieux tabou qui prémunissait les critiques en public de la puissante monarchie, pour demander des reformes sur le statut et les prérogatives du roi.

Suporn Attawong, un assistant du bureau du Premier ministre surnommé le "Rambo" de l'Issan, a dénoncé à la police de la cybercriminalité la députée Amarat Chokepamitkul, du parti Move Forward, l’accusant d'avoir enfreint la loi avec ses posts sur Facebook.

Selon l’article 112 du code pénal thaïlandais insulter le roi, la reine, l'héritier ou le régent est un crime passible de 3 à 15 ans de prison.

"Nous constatons qu’Amarat publie des matériaux offensants et nous avons des preuves que cette députée est de mèche avec 112 autres délinquants pour fournir des fonds et participer aux manifestations", a déclaré aux journalistes Suporn Attawong.

"Nous avons également trouvé de nombreux messages liés à la monarchie ou se moquant du roi", a-t-il ajouté, sans préciser de quels posts il s’agissait.

Amarat Chokepamitkul a dit aux journalistes ne pas être préoccupée par la plainte.

"Je fais mon devoir en tant que membre de l'opposition et je veux que le Premier ministre réponde aux accusations au sein du Parlement plutôt que de recourir à cette tactique", a-t-elle déclaré.

La députée avait accusé Prayuth Chan-O-Cha d'abuser de son pouvoir, mardi, lors d'un débat de censure de quatre jours proposé par l'opposition contre le Premier ministre et neuf membres du cabinet.

Tous devraient survivre aux votes de censure qui sont prévus ce week-end.

Depuis novembre, au moins 59 personnes ont été inculpées de lèse-majesté, selon les données de l’ONG Thai Lawyers for Human Rights.

Ce mois-ci, quatre figures du mouvement de contestation ont été placés en détention provisoire en attendant d'être jugés après avoir été accusés d'actes ayant porté atteinte à la monarchie et «blessé les sentiments de fidèles sujets thaïlandais».
 

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