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Pêche: la Thailande défend son bilan vis-à-vis du trafic d’être humain

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Phillipe Gabriel sous Creative Commons
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 26 janvier 2018, mis à jour le 7 juin 2020

La police thaïlandaise a rejeté mercredi les critiques sa façon de lutter contre le trafic d’êtres humains dans le très lucratif secteur de la pêche 

Accusées sur l’inefficacité de ses reformes pour contrôler les innombrables abus sur sa main d’oeuvre, la police thaïlandaise a défendu mercredi son programme de lutte contre le trafic d’êtres humains. 

La Thaïlande est le quatrième pays exportateur de fruits de mer, fournissant les principaux à travers l’Europe, les Etats-Unis et le Japon. 

Cependant, les groupes de défense des droits de l’Homme affirment que cette industrie lucrative est en réalité un foyer de mauvais traitements, avec notamment des flottes entières de bateaux accusées de pêche illégale et d’utiliser des travailleurs clandestins issus de pays voisins tels que la Birmanie et le Cambodge. 

La junte thaïlandaise, qui a pris le pouvoir en 2014, avait lancé une campagne de nettoyage après que l’Union Européenne (UE) avait menacé d’interdire les produits de la mer thaïlandais en 2015 si les agissements illégaux persistaient.

Mais un dernier rapport rendu public mardi par l'ONG Human Right Watch (HRW) explique que le travail forcé et d’autres violations des droits humains sont toujours très "répandus" dans le secteur thaïlandais de la pêche, malgré des reformes très médiatisées par le gouvernement. 

Le rapport déplore que ces réformes aient été particulièrement axées sur le contrôle de la pêche frauduleuse, mais peu sur la lutte contre l’exploitation des travailleurs. Il décrit par exemple les contrôles sur les conditions de travail comme "une exercice théâtral destiné à la consommation internationale".

La police thaïlandaise a riposté mercredi, affirmant que ses opérations de répression ont permis de poursuivre une centaine de suspects et de secourir 160 victimes depuis mai 2015. 

Les autorités thaïlandaises disent également avoir saisi les licences de 4.242 chalutiers pour des infractions telles que la pêche dans des zones non autorisées, ou encore pour n’avoir pas installé le nouveau système de surveillance GPS. 

"Après le carton jaune de l’UE, nous avons mis en place des règles strictes pour l’industrie de la pêche" affirme Jaruvat Vaisaya, chef du Département du Maintien de l’Ordre de la police thaïlandaise.

La Thaïlande attend une nouvelle évaluation de la part de l’UE en avril, a-t-il ajouté. 

Le directeur d’HRW en Asie, Brad Adams, a demandé à l’Union Européenne, les Etats Unis et autres clients internationaux de rapidement "augmenter la pression sur la Thaïlande pour protéger les droits, la santé et la sécurité des pêcheurs". 
 

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