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MEKONG - En avant toute pour le barrage de Xayaburi malgré les oppositions

Écrit par Eric DESEUT
Publié le 28 juillet 2019

Aujourd'hui le Laos lance officiellement les travaux de gros oeuvre du barrage hydro-électrique de Xayaburi, 200 kms à l'ouest de Luang Prabang. Un chantier qui oppose les pays riverains du Mekong.

Le gouvernement laotien estime que le barrage aidera au développement du pays en lui permettant de vendre de l'électricité à ses voisins plus gourmands en énergie. À l'horizon 2019, plus de 90% de l'énergie produite par le barrage d'une capacité de 1.260 mégawatts sera destinée à la Thaïlande qui peine à construire ses propres installations en raison de l'opposition d'une société civile plus structurée. Le royaume est par ailleurs le principal investisseur de ce projet estimé à 3.8 milliards de dollars via la société de construction CH Karnchang.

En revanche Cambodge et Vietnam craignent que le barrage n'hypothèque le niveau de vie des populations locales. Une inquiétude relayée par les écologistes qui voient là une menace pour quelque 60 millions d'habitants du bassin du Mékong dépendant du fleuve pour l'irrigation, la pêche et les déplacements. Le Laos s'est certes formellement plié à une procédure de consultation sous l'égide de la Commission de la rivière Mekong qui examine les conséquences transfrontalières de grands projets sans qu'aucun des pays membres ne dispose pour autant d'un droit de veto. À défaut de consensus , et alors que les travaux d'aménagement des voies d'accès et de préparation du chantier n'ont jamais cessé, le vice-ministre laotien de l'Energie et des Mines a annoncé des modifications évaluées à 100 millions de dollars: aménagement d'un passage permettant la migration des poissons ainsi qu'un mécanisme empêchant la rétention du limon, engrais vital pour l'agriculture.

Les militants d'International Rivers doutent de l'efficacité de ces mesures et estiment que le "Laos joue à la roulette avec le Mékong qui devient un lieu d'expérimentation pour de nouvelles technologies". Craintes relayées par le département d'Etat américain qui s'inquiète "du démarrage des travaux avant que les études d'impact aient été finalisées" et invite à poursuivre la concertation au sein de la Commission de la rivière Mékong.

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