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Manifs multiples et portraits brûlés à Bangkok contre la lèse-majesté

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REUTERS / Jorge Silva - Plusieurs manifestations anti-gouvernementales ont eu lieu dans Bangkok samedi pour exiger l’abolition de la loi de lèse-majesté et demander la libération de leaders

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans différents endroits de Bangkok samedi pour appeler à l’abolition de la loi de lèse-majesté et exiger la libération de leaders du mouvement de contestation, défiant une interdiction de rassemblement dans la capitale thaïlandaise imposée la veille.

Le mouvement antigouvernemental mené depuis l’an dernier par une partie de la jeunesse avait commencé par demander la démission du Premier ministre et ancien chef de la junte, Prayuth Chan-O-Cha, avant d’aller jusqu’à appeler à des réformes de la puissante monarchie, brisant ainsi un vieux tabou sur la critique de la royauté thaïlandaise.

Mais en fin d’année, les autorités ont enchainé des dizaines de plaintes pour lèse-majesté, et les premières mises en accusation ont vu quatre leaders du mouvement mis en détention provisoire en attente de leur procès.

La cour pénale a rejeté leurs demandes de mise en liberté sous caution, citant leur tendance à répéter l'infraction. Mais les manifestants estiment que cela va à l'encontre du principe de la présomption d'innocence.

"Libérez nos amis", criaient à l'unisson des manifestants, alors qu'ils se rassemblaient devant la cour pénale de Bangkok cernée de barbelés -un camion lanceur d’eau était visible derrière les portes de la cour.

"Abolissez le 112", demandaient-ils aussi, faisant référence à la loi thaïlandaise de lèse-majesté, incarnée par l'article 112 du code pénal, qui interdit à quiconque d'insulter ou diffamer le roi et sa famille.

Quelques manifestants ont brûlé des photos du roi lors du rassemblement. Un geste qui rappelle celui d’un chanteur qui avait brulé un portrait du roi dans la rue la semaine dernière avant d’être interpelé quelques jours plus tard. 

Trois autres manifestations ont eu lieu ailleurs dans le nord de la capitale durant la journée, menées par d’autres groupes protestataires, rapporte le Bangkok Post.

Manifestation anti-gouvernement a Bangkok
Photo REUTERS / Soe Zeya Tun

Plus tôt, samedi, la police avait averti les manifestants qu'ils risquaient d'être arrêtés et que la police pourrait utiliser des mesures plus dures si les manifestants ne respectaient pas les règles.

La veille, une ordonnance publiée dans la Gazette royale stipulait que les rassemblements seraient interdit dans Bangkok et cinq provinces environnantes, à savoir Samut Prakan, Samut Songkhram, Nonthaburi, Nakhon Pathom et Pathum Thani.

"Les manifestations sont illégales. Quiconque rejoint ou invite d'autres personnes à y prendre part enfreint la loi", a déclaré Piya Tavichai, commissaire adjoint du Bureau de la police métropolitaine de Bangkok, lors d'une conférence de presse.

Selon le Bangkok Post, 14 personnes ont été arrêtées samedi.

Le 28 février, la police avait pour la première fois utilisé des balles en caoutchouc, ainsi que des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les manifestants. Dix manifestants et 26 policiers avaient alors été blessés.

Dans un podcast samedi matin, le Premier ministre a exhorté les Thaïlandais à respecter la loi et à éviter les conflits. "Nous devons nous aimer et être unis, non divisés, et respecter la loi", a déclaré Prayuth Chan-O-Cha, qui a rappelé que critiquer le roi était illégal et inapproprié.

Le Bangkok Post rapporte également qu’un groupe de royalistes a manifesté devant Central World en soutien à ceux qui luttent pour faire respecter la monarchie.

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