Les manifestants antigouvernementaux thaïlandais ont appelé jeudi à l'abolition pure et simple de la loi de lèse-majesté qui interdit toute critique de la monarchie et menace plusieurs leaders de prison.
L'article 112 du code pénal thaïlandais prévoit des peines de prison de trois à quinze ans pour toute personne reconnue coupable de diffamation, d'insulte ou de menaces envers le roi Maha Vajiralongkorn et sa famille proche.
"Si notre pays était vraiment démocratique, nous pourrions parler de réformes de la monarchie ou critiquer l'institution", a déclaré Panusaya "Rung" Sithijirawattanakul, l'une des leaders de la contestation, lors d'un événement consacré à la loi de lèse-majesté.
"Beaucoup n'auraient pas à demander l'asile, à être emprisonnés, à fuir pour sauver leur vie ou à mourir simplement parce qu'ils ont parlé de la monarchie (...) Personne ne devrait avoir à faire face à cela simplement en parlant d'autres êtres humains qui se prennent pour des dieux. "
Le palais n'a pas fait de commentaire et n’en a d’ailleurs fait aucun depuis le début des manifestations.
Panusaya a indiqué qu'elle et 24 autres personnes avaient été convoquées jusqu’ici pour entendre des accusations de lèse-majesté pour des discours formulés lors des manifestations ces derniers mois.
Avant ces accusations, la loi n'avait pas été utilisée depuis 2018. Le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha avait fait savoir que c'était la volonté du roi.
Les manifestants demandent également la destitution de Prayuth, un ancien chef de la junte.
Plus d’un millier de personnes se sont réunies pour manifester contre la loi de lèse-majesté jeudi dans un lieu commémorant le soulèvement étudiant de 1973 qui avait contribué à mettre fin à un gouvernement militaire à l'époque.
Un mot-dièse en thaï qui équivaut à #Abolissez112 faisait partie des tendances sur Twitter en langue thaïe jeudi.