La politique a pris le dessus sur le show-business cette année sur la twittosphère thaïlandaise, et c’est la contestation antigouvernementale qui tient le haut du pavé, selon le journal Khaosodenglish
Les mots-dièse appelant la population à rejoindre les manifestations pro-démocratie et les tweets d'activistes dont certains sont des acteurs et des universitaires font partie des contenus les plus partagés sur la plate-forme au cours de l’année 2020, rapporte le journal thaïlandais en langue anglaise citant un communiqué de Twitter.
Selon le réseau social américain, les 10 comptes liés aux mouvements sociaux les plus populaires appartiendraient tous au camp pro-démocratie. On retrouve notamment le groupe militant Bad Students, Prajak Kongkirati, un enseignant de l'Université Thammasat, et le groupe militant pour la réforme juridique iLaw.
Les réseaux sociaux ont été un facteur clé du développement et de l’organisation de la contestation thaïlandaise qui a démarré en début d’année dans les campus universitaires et représente un défi inédit pour la monarchie et le gouvernement de l'ancien putschiste Prayuth Chan-O-Cha.
Dépassé par le phénomène, le pouvoir thaïlandais tente désespérément de contrebalancer le poids de la contestation sur les réseaux sociaux faisant pression sur les plate-formes ou en mettant en œuvre des armées de faux comptes, donnant lieu à un veritable bras de fer entre les géants américains du numérique et le gouvenrement.
Fin novembre, Twitter a suspendu un compte pro-royaliste thaïlandais lié au palais et connecté à des milliers d'autres profils créés pour amplifier des messages en faveur du roi Maha Vajiralongkorn et de la monarchie.
En octobre, Twitter a annoncé avoir supprimé 926 comptes liés à l'armée thaïlandaise pour avoir enfreint ses politiques sur la manipulation de la plateforme en amplifiant le contenu pro-gouvernemental et en ciblant des personnalités de l'opposition politique.
En septembre, la Thaïlande a engagé une action en justice contre Facebook et Twitter pour avoir ignoré les demandes de suppression de contenu, une première pour le royaume grand consommateur de réseaux sociaux.