Les autorités sanitaires thaïlandaises se disent préoccupées par la flambée du taux de suicide qui a augmenté de 22% au cours des six premiers mois dans le royaume plébiscité pour sa gestion du Covid-19.
Le Directeur général du Département de la santé mentale, le Dr Kiartipoom Wongrachit, a déclaré jeudi à la chaîne de télévision ThaiPBS que l’augmentation du taux de suicide en Thaïlande était très préoccupante, évoquant 2.551 cas de suicide (soit 3,89 sur 100.000 habitants) signalés au cours des six premiers mois de l’année, contre 2.092 cas l'an dernier sur la même période.
Alors que l’économie thaïlandaise était déjà atone au début de l’année, l’épidémie de Covid-19 et la réaction de nombreux pays pour la contrer ont porté un coup dur aux PME, aux petits indépendants et autres travailleurs informels.
La Thaïlande, qui n’a signalé que quelques milliers de cas de Covid-19 et déploré 58 morts depuis le début de la crise, a été plébiscitée au mois d’août par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour sa gestion de l’épidémie, même si un certain nombre de facteurs du bilan thaïlandais restent obscurs.
Toujours est-il que si la Thailande n’a quasiment pas connu l’épidémie en elle-même, son économie est la plus affectée de la région, comme le soulignait le mois dernier le Bangkok Post.
Au mois de mars et avril, les autorités ont en effet imposé des mesures drastiques pour contrer la progression du Covid-19, parmi lesquelles la fermeture des frontières et de nombreux commerces et, toutes sortes de restrictions sur le mouvement des personnes ainsi que les activités publiques et sociales.
Bien que la plupart des restrictions ont été levées au cours des derniers mois, la fermeture du pays aux étrangers continue de ravager plusieurs secteurs d’activité dépendants des échanges extérieurs au premier rang desquels le tourisme.
Un groupement d’association professionnelles estime que 3,2 millions d’emplois ont été perdus depuis le début de la crise du Covid-19, parmi lesquels plus de 2,5 millions de personnes ne bénéficient pas de la sécurité sociale.
Selon le porte-parole du département de la santé mentale, Varoth Chotpitayasunondh, cité par le journal Khaosod English, cette augmentation est du même ordre que celle observée sur les trois ans qui ont suivi la terrible crise financière asiatiques de la fin des années 90 qui était partie de Thaïlande. Il souligne toutefois que les problèmes sous-jacents ne sont pas forcément seulement d’ordre économique mais peuvent aussi être liés aux changements dans le travail ou encore la vie en société.
Le Dr Kiartipoom Wongrachit a indiqué que son département avait sollicité l'aide de la police, via la division chargée de la répression du crime (CSD), ainsi que d’influenceurs de réseaux sociaux pour mener des opérations de prévention en allant au-devant des personnes pouvant montrer des signes de détresse - ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Une ligne directe a également été mise en place, le 1323 pour offrir des consultations aux personnes dans le besoin.