Le Premier ministre thaïlandais a déclaré mardi qu'il avait commandé une étude sur la délivrance de certificats de vaccination contre le Covid-19 pour les voyageurs internationaux, alors que le secteur touristique qui pèse lourd dans l’économie agonise depuis un an.
La Thaïlande rumine depuis plusieurs semaines l'idée du "passeport vaccinal", mais aucune échéance n'a été fixée et les professionnels du tourisme se plaignent des dégâts générés pour le secteur par les atermoiements du gouvernement.
Le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha a souligné la volonté de la Thaïlande de procéder avec prudence, et d’attendre de voir dans quelle mesure les vaccins permettent de prévenir la propagation du Covid-19.
"J'ai déjà commandé l'étude afin que nous soyons préparés, mais il est également important que nous procédions selon une ligne commune avec les autres pays", a déclaré Prayuth Chan-O-Cha dans un message sur Facebook mardi.
L’idée est que les personnes vaccinées en Thaïlande reçoivent un certificat, qui pourrait être utilisé pour les voyages internationaux, a-t-il ajouté.
Les autorités thaïlandaises se réuniront la semaine prochaine pour discuter des procédures d'obtention de tels certificats, ainsi que de la réduction ou suppression de la quarantaine obligatoire pour les touristes munis de "passeports vaccinaux" entrant en Thaïlande.
Des responsables avaient précédemment évoqué la possibilité que les voyageurs vaccinés puissent voir la quarantaine obligatoire de deux semaines réduite à trois jours voire carrément levée.
En 2020, les recettes du tourisme se sont effondrées, passant à 332 milliards de bahts (9,08 milliards d’euros) contre 1.910 milliards de bahts un an plus tôt, tandis que le nombre de visiteurs a chuté de 83%.
84 morts en un an
Avec seulement 84 morts, la Thaïlande fait comme ses voisins partie des nombreux pays peu touchés par le Covid-19 avec un bilan relativement bas en comparaison des 10 pays du haut du tableau qui rassemblent à eux seuls les deux tiers des morts du Covid dans le monde - trois en Amérique qui comptent 38% des décès de la planète, cinq en Europe (17,6%), ainsi que l’Inde (6,2%) et la Russie (3,4%), selon les données compilées par le site Worldometer.
Le bilan thaïlandais, dont les facteurs clés restent encore à déterminer, est d’autant plus remarquable que le royaume a été le tout premier pays à signaler des cas d’infection en dehors de la Chine, en janvier 2020, et que les mesures sanitaires strictes (fermetures d’écoles, limitation des activités de groupes, fermeture des frontières, etc.) n’ont été mises en place qu’au bout de deux mois, après que le royaume ait accueilli plusieurs millions de touristes étrangers dont une bonne partie de Chine continentale épicentre de l'épidémie.
La Thaïlande a connu à plusieurs mois d’intervalle deux épisodes épidémiques du coronavirus Sars-Cov-2 qui totalisent à ce jour un peu plus de 26.000 cas d’infection dont 84 mortels -parmi lesquels des cas importés apparus en quarantaine- soit un taux de létalité inférieur à 0.33%.
Pour comparaison, les accidents de la route en Thaïlande font plus de 60 morts par jour selon l'OMS tandis que le diabète, ou plus exactement l'excès de glucose dans le sang, est responsable d’environ 200 morts par jour dans le royaume qui est le deuxième exportateur mondial de sucre, selon l'Association du Diabète de Thaïlande.