La Thaïlande a reporté jeudi ses plans de "bulles de voyage" alors que le nombre d’infections au Covid-19 remonte dans certaines régions d'Asie, accroissant ainsi la pression sur le secteur du tourisme, l’un des piliers de l’économie.
La Thaïlande avait proposé pour la première fois en juin l'idée d'établir des accords avec certains pays ayant un faible taux d'infection afin d'autoriser les voyages sans imposer aux voyageurs d’effectuer une quarantaine.
Mais le projet a été mis en suspens, ont indiqué des responsables, car des pays d'Asie de l'Est qui avaient l‘épidémie sous contrôle observent un regain de cas de Covid-19.
"Nous reportons pour l’heure les discussions autour d'arrangements relatifs aux bulles de voyage compte tenu de la situation de l'épidémie dans d'autres pays", a déclaré à Reuters le porte-parole du groupe de la cellule de gestion de la crise du Covid-19 (CCSA) en Thaïlande, Taweesin Wisanuyothin.
Si la Thaïlande se félicite de n’avoir pas enregistré de transmission locale depuis deux mois et d’afficher un total de 3.300 cas de Covid-19 pour 58 décès seulement depuis janvier, la deuxième économie d'Asie du Sud-Est est confrontée à sa pire crise économique depuis plusieurs décennies.
Les arrivées de visiteurs étrangers ont chuté de 66% au cours des six premiers mois de l'année, s’établissant à 6,69 millions de personnes. Les institutions du secteur s’attendent à un manque à gagner de l’ordre de 1.600 milliard de bahts (43,45 milliards d’euros) cette année. En comparaison, la Thaïlande a enregistré 39,8 millions de touristes étrangers en 2019, sa meilleure année, et 1.930 milliards de bahts de recettes.
"Le Japon, Hong Kong et la Corée du Sud figuraient parmi [les pays] considérés [pour les bulles de voyage] parce que ces zones avaient des nombres de cas réduits, mais maintenant on observe [un nombre d’infections quotidiennes] à deux chiffres, c’est pourquoi les discussions ont été suspendues", a déclaré Taweesin Wisanuyothin.
L’éventualité d’une relance des discussions dépendra de la situation dans chaque pays, que le CCSA surveille quotidiennement, a-t-il dit, affirmant que cette vision est largement acceptée dans le secteur.
A défaut de voir se concrétiser pour l’instant les bulles de voyage, l'île de Phuket a proposé d’accueillir des vols directs en provenance de ces pays, touristes et chefs d'entreprise étant tenus d’effectuer, comme il se doit sur l’ensemble du territoire, une quarantaine de deux semaines en hôtel avant de pouvoir sortir.
"Nous sommes en train de solliciter des voyages, des vols charters, à destination de Phuket", a déclaré à Reuters le président de l'Association touristique de Phuket, Bhummikitti Ruktaengam.
Bien que la demande de longs séjours soit plus faible, ce serait un début, une occupation de 40% à 50% pouvant suffire pour permettre aux hôtels de survivre et d’éviter les licenciements, a ajouté Bhummikitti Ruktaengam.