Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 1

La Thaïlande lance la vaccination avec AstraZeneca malgré les craintes

Vaccin-AstraZeneca-Premier-ministre-ThailandeVaccin-AstraZeneca-Premier-ministre-Thailande
Thai Government House via REUTERS - Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-O-Cha reçoit une injection du vaccin contre la maladie à coronavirus du laboratoire AstraZeneca à la Maison du gouvernement à Bangkok, le 16 mars 2021
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 16 mars 2021, mis à jour le 17 mars 2021

Le Premier ministre thaïlandais a été le premier dans son pays à se faire injecter le vaccin contre le Covid-19 AstraZeneca, mardi, alors que plusieurs pays dont la France ont suspendu sa distribution pour des raisons de sécurité.

La vaccination de Prayuth Chan-O-Cha et d'autres membres de son gouvernement était initialement prévue vendredi dernier, mais la Thaïlande a suspendu temporairement ce jour-là l'utilisation du vaccin AstraZeneca emboitant le pas du Danemark, de l’Islande et de la Norvège après que des troubles de la coagulation signalés chez des personnes vaccinées. L’Irlande, la Bulgarie et les Pays-Bas ont suivi dans le week-end. Et lundi, ce sont la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, Chypre et la Slovénie qui ont à leur tour suspendu l’administration du vaccin AstraZeneca, soupçonné de provoquer des effets secondaires graves, voire la mort, et ce malgré l’appel lancé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à ne pas interrompre les campagnes de vaccination.

Dans un communiqué diffusé lundi sur son site, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a dit poursuivre ses investigations sur un lien éventuel entre le vaccin et des troubles de la coagulation signalés chez des personnes vaccinées.

L’EMA ajoute que son Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) devait se réunir mardi pour examiner à nouveau les données disponibles puis jeudi, lors d’une réunion extraordinaire consacrée au vaccin, afin de rendre ses conclusions et de préconiser d’éventuelles nouvelles recommandations.

En attendant le résultat de ces investigations, l’EMA continue d’estimer que les bénéfices du vaccin AstraZeneca dans la prévention du COVID-19 l’emportent sur les risques, précise-t-elle dans le communiqué.

Le ministre thaïlandais de la Santé, Anutin Charnvirakul, a souligné lundi que plusieurs pays avaient confirmé qu'il n'y avait pas de problèmes de caillots sanguins lié au vaccin d'AstraZeneca.

La Thaïlande compte beaucoup sur l'innocuité et l'efficacité du vaccin et se prépare à en devenir à partir de juin l'un de ses fabricants régionaux. La Thaïlande entend distribuer ses premières 61 millions de doses à sa population.

"Aujourd'hui, je renforce la confiance du grand public", a déclaré mardi Prayuth Chan-O-Cha aux journalistes à la Maison du gouvernement, avant de recevoir son injection dans le bras gauche.

Anutin Charnvirakul avait affirmé la veille dans un communiqué qu'un groupe d'experts avait convenu que le vaccin pouvait être administré et que certains professeurs de médecine de haut rang se le feraient eux aussi injecter mardi pour démontrer leur confiance dans ce vaccin.

AstraZeneca a déclaré dimanche avoir examiné les données de plus de 17 millions de personnes vaccinées au Royaume-Uni et dans l'Union européenne, et que celles-ci ne montraient "aucune preuve d'un risque accru d'embolie pulmonaire, de thrombose veineuse profonde ou de thrombocytopénie".

La Thaïlande a importé 117.000 doses de vaccins AstraZeneca qui se sont ajoutées à quelque 200.000 doses de CoronaVac du laboratoire chinois Sinovac qui doit livrer 800.000 doses supplémentaires le 20 mars, et encore un million en avril, selon des responsables thaïlandais du ministère de la Santé.

Le ministre de la Santé a déclaré lundi que la Thaïlande espérait pouvoir se procurer 5 millions de doses supplémentaires de CoronaVac et était en train de négocier avec d'autres fabricants de vaccins qui pourraient effectuer des livraisons avant que les injections d'Astrazeneca produites localement ne soient disponibles.

Avec seulement un peu plus de 27.000 infections à coronavirus et 87 décès en 14 mois sur une population de près de 70 millions d'habitants, La Thaïlande se situe parmi les nombreux pays à enregistrer un taux de mortalité due au Covid-19 quasi-nul, en dessous de la moyenne mondiale qui est de 0,03%, selon les données compilées du site Worldometer.

Les trois premiers pays à avoir suspendu l’utilisation du vaccin AstraZeneca font partie des moins touchés en Europe, avec des taux de mortalité due au Covid-19 très faibles : 0,04% pour le Danemark, 0,012 pour la Norvège et 0,008% pour l’Islande. En Thaïlande, le Covid-19 affiche un taux de mortalité de 0,0001%.

Quels pays ont pris des mesures vis-à-vis du vaccin AstraZeneca ?

Au moins 17 pays ont suspendu ou retardé l'utilisation des vaccins AstraZeneca COVID-19 après que des caillots sanguins chez des personnes vaccinées ont été signalés et ce malgré les appels de l'Organisation mondiale de la santé à ne pas suspendre les campagnes de vaccination.

Le régulateur européen, l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui examine la question, annoncera ses conclusions jeudi pour savoir si le vaccin a oui ou non contribué à des problèmes de coagulation sanguine chez les personnes vaccinées.

Plus de 300 millions de doses de vaccins contre le COVID-19 ont été administrées au 12 mars, a fait savoir lundi l'Organisation mondiale de la santé.

Voici la liste au 16 mars des pays qui ont pris des mesures vis-à-vis du vaccin AstraZeneca:

AUTRICHE

A suspendu l'utilisation d'un lot de vaccin le 7 mars après le décès d'une personne et la maladie d'une autre. Ce lot a été expédié dans 17 pays de l'UE.

BULGARIE

A stoppé les injections de vaccin jusqu'à ce que le régulateur européen envoie une déclaration écrite dissipant tous les doutes sur la sécurité.

CHYPRE

A suspendu la vaccination le 15 mars dans l'attente d'un examen par l'Agence européenne des médicaments (EMA).

DANEMARK

A suspendu le 11 mars l’utilisation pour deux semaines après avoir signalé des symptômes «très inhabituels» chez une personne de 60 ans décédée d'un caillot sanguin après avoir reçu le vaccin.

FRANCE

Arrête d'administrer le vaccin en attendant une évaluation par le régulateur européen des médicaments.

ALLEMAGNE

A mis en pause le 15 mars l'utilisation du vaccin par «précaution».

ISLANDE

A suspendu l’utilisation du vaccin le 11 mars et attend les résultats d'une enquête du régulateur européen.

INDONÉSIE

A reporté l'administration du vaccin le 15 mars en attendant l'examen par l'OMS.

IRLANDE

A suspendu temporairement le vaccin "par prudence" dimanche, en attendant plus d'informations de la part du régulateur européen.

ITALIE

A arrêté l’utilisation le 15 mars par "mesure de précaution et temporaire" en attendant la décision du régulateur européen. Auparavant, trois lots différents du vaccin (ABV2856, AV6096 et ABV5811) avaient été suspendus dans différentes régions du pays.

LETTONIE

Les agences de santé du gouvernement letton ont annoncé le 16 mars une "suspension temporaire" pouvant aller jusqu'à deux semaines de l'utilisation du vaccin.

SUÈDE

Met en pause l’utilisation du vaccin par mesure de précaution.

PAYS-BAS

Le gouvernement a suspendu le 14 mars son programme de vaccination en raison d'effets secondaires dans d'autres pays, avant de signaler le lendemain 10 cas d'effets secondaires indésirables notables du vaccin.

NORVÈGE

A interrompu le déploiement du vaccin le 11 mars et a déclaré plus tard que trois agents de santé étaient traités pour des saignements, des caillots sanguins et une insuffisance en plaquettes. L'un des patients est décédé depuis, ont indiqué les autorités.

ROUMANIE

A temporairement arrêté de vacciner les gens avec un lot de vaccin le 11 mars.

ESPAGNE

Le 15 mars, le ministre de la Santé a déclaré que le pays cesserait d'utiliser le vaccin pendant au moins deux semaines, après que quatre régions ont cessé d'administrer des doses venant d'un lot.

THAÏLANDE

Lance la vaccination le 15 mars, après avoir retardé son déploiement quelques jours plus tôt.

VENEZUELA

Le Venezuela n'autorisera pas le vaccin, invoquant ses «effets sur les patients».

Flash infos