Le ministère thaïlandais du numérique a déclaré mercredi qu'il engagerait cette semaine une action en justice contre Facebook, Twitter et Google pour avoir ignoré un certain nombre de ses demandes de suppression de contenu.
Le ministère de l'Economie et de la Société numériques prévoit de déposer plainte jeudi auprès de la police de la cybercriminalité une fois que le délai accordé aux entreprises américaines pour se conformer aux ordonnances rendues par le tribunal aura expiré, a déclaré le ministre du numérique Puttipong Punnakanta.
"Nous avons informé les entreprises concernées et leur avons envoyé des avertissements deux fois, mais elles ne se sont pas conformées à toutes les demandes", a déclaré le ministre à Reuters.
Il n'a pas divulgué de détails sur les types de contenus ni sur les lois qui avait été violées. Les représentants des trois sociétés n'étaient pas disponibles mercredi pour réagir.
En parallèle, le ministère va également déposer des plaintes contre 10 personnes qui, selon lui, ont critiqué la monarchie dans des publications sur les réseaux sociaux lors d'une importante manifestation anti-gouvernementale ce week-end, a ajouté Puttipong Punnakanta.
La Thaïlande dispose d’une loi de lèse-majesté parmi les plus sévères au monde qui interdit d'insulter la monarchie sous peine d’emprisonnement. Mais la loi sur la criminalité informatique, qui interdit la mise en ligne de fausses informations ou susceptible d'affecter la sécurité nationale, est également utilisée pour poursuivre les internautes qui critiquent la famille royale via l’Internet et les réseaux sociaux.
Ces dernières années, les autorités ont déposé plusieurs ordonnances judiciaires avec des demandes auprès des plateformes de réseaux sociaux pour restreindre ou supprimer les insultes envers la royauté et autres contenus illégaux tels que les jeux d'argent ou les violations des droits d'auteurs.
En vertu de la loi, le non-respect d'une ordonnance du tribunal peut entraîner une amende pouvant atteindre 200.000 bahts (5.430€), puis 5.000 bahts (136€) par jour jusqu'à ce que l'ordonnance soit observée.
Le 27 août, le ministère a demandé à Facebook de bloquer 661 publications, mais il en a supprimé moins d'un tiers, a indiqué le ministre Puttipong Punnakanta.
Twitter et YouTube, propriété d'Alphabet, ont reçu le même jour des demandes pour restreindre un nombre important de publications, mais ils n'ont pas agi sur la totalité, a-t-il déploré.
Le mois dernier, Facebook a bloqué l'accès en Thaïlande à un groupe comptant plus d’un million de membres qui discutait de la monarchie, affirmant y avoir été contraint après que Puttipong Punnakanta a menacé de poursuites judiciaires contre son antenne en Thaïlande.