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La junte défend un projet de loi très controversé sur la cybersécurité

Projet de loi cybersecurite ThailandeProjet de loi cybersecurite Thailande
Pixabay
Écrit par AFP
Publié le 21 novembre 2018

La junte militaire au pouvoir en Thaïlande a défendu mercredi un vaste projet de loi en matière de cybersécurité, qualifié de liberticide par des ONG et qui pourrait être adopté avant les élections attendues début 2019.

Le texte vise à mettre en place un organisme gouvernemental doté de très larges pouvoirs. Ce comité sera habilité à surveiller, sans autorisation judiciaire préalable, le trafic internet, à contraindre particuliers ou entreprises privées à fournir des informations, à ordonner la suppression de contenus voire à saisir des disques durs en cas de "suspicion raisonnable" ou d'"urgence".

Il sera présidé par le chef de la junte militaire au pouvoir, le Premier ministre Prayut Chan-o-Cha. Le numéro deux du gouvernement, le ministre de la Défense Prawit Wongsuwan, en fera aussi partie.

"Chaque pays a besoin de mettre en place un système juridique capable de le protéger (...) Chaque secteur économique présente un risque en cas de cyberattaque", a déclaré Pichet Durongkaveroj, ministre de l'Économie numérique lors d'un forum à Bangkok, invitant ONG, universitaires et entreprises étrangères à faire part de leurs préoccupations afin de veiller à ce que la loi soit "équilibrée".

Le projet est "en cours de finalisation" et devrait être adopté avant les élections législatives, les premières depuis le coup d'Etat de 2014, a ajouté le ministre.

Il suscite de très nombreuses critiques dans le royaume, jusque dans l'appareil judiciaire. "Cette loi ignore les droits et la liberté du peuple", a déclaré Sriamporn Saligupta, haut magistrat à la Cour d'appel de Bangkok.

Les entreprises étrangères pourraient aussi être plus réticentes à s'installer dans le royaume par crainte que leurs transactions financières et leurs données commerciales soient sous surveillance, a-t-il ajouté.

Cette législation est la dernière d'une vague de lois dans plusieurs pays d'Asie visant à affirmer le contrôle du gouvernement sur internet. Le Vietnam a notamment adopté un texte draconien qui entrera en vigueur en janvier, obligeant les plateformes du web à retirer sous 24 heures tout commentaire considéré comme une menace à la "sécurité nationale".

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Publié le 22 novembre 2018, mis à jour le 21 novembre 2018

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