EssilorLuxottica a annoncé lundi avoir découvert une fraude financière au sein d’une de ses usines en Thaïlande qui pourrait affecter les résultats 2019 à hauteur de 190 millions d’euros.
L’opticien franco-italien EssilorLuxottica affirme avoir découvert des transferts d'argent frauduleux dans une usine en Thaïlande qui pourraient coûter au groupe plusieurs dizaines de millions d'euros.
Le numéro un mondial des lunettes et verres optiques, qui a porté plainte en Thaïlande et devant d’autres juridictions, précise dans un communiqué que “les salariés identifiés à ce jour comme impliqués dans ces activités frauduleuses ont été licenciés”.
L’impact financier de cette fraude, estimé à un maximum de 190 millions d’euros, sera comptabilisé dans le résultat 2019.
“La société (...) prend toutes les mesures possibles pour tenter de recouvrer les fonds détournés afin de réduire l’impact sur le groupe”, souligne EssilorLuxottica.
"Il semblerait que la fraude ait été organisée par la direction locale d'Essilor via des paiements en espèces à des fournisseurs fictifs dans un délai relativement court", affirme Luca Solca, analyste chez Bernstein.
A 5h44, lundi, le titre cédait 2,8%.
La nouvelle intervient alors que le groupe, issu de la fusion en 2017 du fabricant français de verres optiques Essilor et du lunetier italien Luxottica, procède à une refonte en vue d’unir les chaînes d'approvisionnement des deux sociétés et réorganiser la direction générale.
L'accord de 2017 avait été présenté comme une "fusion d'égal à égal", mais les relations se sont brouillées entre le fondateur de Luxottica, Leonardo Del Vecchio, et le directeur général d'Essilor, Hubert Sagnières.
Le groupe a déclaré qu'il avait l'intention de nommer un nouveau PDG d'ici fin 2020, même si un fonds spéculatif appartenant au milliardaire Daniel Loeb a appelé à "accélérer les transitions de leadership".
Luca Solca estime que l’annonce de cette fraude devrait provoquer des pressions supplémentaires de la part des investisseurs pour une intégration rapide post-fusion.