Dans un temple à la périphérie de Bangkok, des Thaïlandais s’adonnent à un rituel organisé tous les jours et qui consiste à s’allonger dans un cercueil un bouquet de fleurs à la main, recouverts d’un drap, pendant que des moines chantent.
Le temple Wat Bangna Nai accueille chaque jour plus de 100 personnes qui viennent prendre part au simulacre de funérailles dans l'espoir que cela leur permettra de retrouver leur bonne étoile ou de pouvoir prendre un nouveau départ.
Pour certains, le stress et la pression générés par la crise du coronavirus ont donné à ce rituel une importance toute particulière.
"Je dois admettre que je suis stressée ces jours-ci parce que mes revenus ont chuté à cause de la pandémie et je suis sûre que tout le monde ici ressent la même chose", se lamente Nutsarang Sihard, propriétaire d'un stand de nourriture âgée de 52 ans, venue pour participer à la cérémonie.
Les participants paient 100 bahts (2,27 €) pour les fleurs, les bougies et les vêtements qui font partie du rituel.
Ils suivent les instructions des moines, en commençant par se coucher dans un cercueil, le visage tourné vers l'ouest, direction dans laquelle le corps serait enterré, avant de changer de côté pour symboliser la renaissance.
"J’ai eu l'impression de renaître, de revenir à la vie et de devenir une nouvelle personne", explique Nutsarang.
Une autre participante au rituel, Chonlathit Nimimenwai, 23 ans, explique être venue après qu'une diseuse de bonne aventure lui a dit que sa vie était en danger.
"Cela m'a fait me stresser. C'est pourquoi je suis ici aujourd'hui parce que je veux me sentir mieux."
Dans un pays où les superstitions sont légions, de nombreux autres temples organisent ce genre de cérémonie, ce qui n’est pas sans susciter des critiques sur les réseaux sociaux, notamment lorsque les rituels sont menés dans des temples par des moines bouddhistes.
Mais Prakru Prapath Waranukij, un des moines qui pratique le rituel, estime qu'il était important de méditer sur la mort.
"Cela rappelle aux gens qu'un jour nous mourrons, nous devons donc faire attention à la façon dont nous vivons nos vies", dit-il.