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Peu de #MeToo en Thaïlande, mais pourquoi ?

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courtoisie Channel 3 - Même si le mouvement MeToo ne prospère pas dans le royaume, les Thaïlandaises n'en restent pas moins mobilisées autour de leurs droits et de leur sécurité comme le montre le succès d'émissions comme Phuying Toeung Phuying
Écrit par L. BOURBOULON
Publié le 26 octobre 2017, mis à jour le 20 avril 2022

Des milliers de femmes à travers le monde ont partagé leur histoires de violence et de harcèlement sexuel en utilisant #MeToo sur les réseaux sociaux, mais sur la toile thaïlandaise cette campagne est restée presque invisible.

Dans le sillage de l'affaire Weinstein, le mouvement solidaire #MeToo lancé le 15 octobre sur Twitter par l'actrice Alyssa Milano invitant les femmes victimes de violence et harcèlement sexuel à libérer leur parole sur les réseaux sociaux avait reçu spontanément des dizaines de milliers de réponses, contribuant à briser le silence qui dure depuis trop longtemps.

Dans un tweet posté le 24 octobre, l'actrice remercie les quelque 1,7 million de voix qui se sont exprimées en utilisant #MeToo à travers 85 pays.

Mais ce n'est apparemment pas le cas chez les femmes thaïlandaises, note le journal Khaosod. Pourtant, les exemples ne manquent pas dans les milieux du showbiz, du mannequinat ou du travail et défrayent de temps à autre la chronique.

Dans un article intitulé "Why Few Thai Women Are Saying #MeToo" Khaosod est allé à la rencontre de militantes en Thaïlande pour en comprendre les raisons.

Pour la défenseuse des droits des femmes Supensri Puengkhokesoong, "les structures culturelles sont différentes" et de ce fait, si le droit et les organisations sont saisis, la victime a tendance à maintenir ses proches à l'écart. De plus, l'affaire Weinsten a montré que les témoignages et les prises de position de personnes célèbres (actrices, politiques, mannequins…) ont largement mené à la libération de la parole des victimes. Et Supensri estime que les personnalités thaïlandaises ne s'étant pas exprimées, la problématique reste "lointaine" et limitée aux autres pays, dans l'opinion publique.

Jaded Chaowilai, du mouvement progressiste des femmes et des hommes, met en évidence l'aspect patriarcal de la société thaïlandaise, bien plus fort encore ici qu'en Amérique, selon elle. Parallèlement, elle souligne que cette même société thaïlandaise a pris la mauvaise habitude d'exercer le "slut-shaming", rendant les victimes responsables des violences qu'elles subissent.

Selon l'activiste LGBT Sulaiporn Chonwilai, la culture du viol est omniprésente en Thaïlande, ce qui cause d'autant plus de souffrances aux victimes lorsqu'elles essayent d'obtenir justice. Elle juge donc nécessaire d'agir au niveau du système éducatif pour que la société intègre le principe d'égalité entre les genres.

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