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Caroline Herbert, fondatrice du site Planet’NGO

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Caroline Herbert traverse un pont près de Sapa dans le nord du Vietnam (photo courtoisie Caoline Herbert)
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 3 novembre 2011, mis à jour le 21 février 2019

La Française installée en Thaïlande, Caroline Herbert, a reçu début octobre l'un des Prix des Femmes pour le développement durable, récompense soutenue par le ministère français de l'Ecologie, pour son site Internet Planet'NGO. Ce portail communautaire permet aux petites ONG de se faire connaître et d'être mises en relation avec des particuliers ou des entreprises souhaitant aider

Lepetitjournal.com/Bangkok : Comment est née l'idée de Planet'NGO ?
Caroline Herbert : J'ai lancé Planet'NGO en 2007 après avoir fait le constat qu'un petit nombre de grosses associations attiraient la majorité des aides financières. Je souhaitais que les petites ONG gagnent en visibilité et que tout un chacun puisse donner à hauteur de ses moyens pour aider ces petites structures. A mon arrivée en Thaïlande, je me suis aussi aperçue que les grosses associations ne souhaitaient recevoir que des dons financiers, tandis qu'il en existait beaucoup de petites ayant besoin de moyens humains mais qui n'arrivaient pas à rencontrer des candidats potentiels faute d'argent.

Comment fonctionne précisément le site Internet ?
Les ONG s'inscrivent sur notre portail, pour lequel travaille une vingtaine de bénévoles dont la plupart sont des traducteurs, contre une cotisation annuelle valant 30 euros. Elles font ensuite savoir sur le site quels sont leurs besoins que ce soit en termes de bénévoles assignés à des missions spécifiques, de matériels ou d'aides financières. Cela leur permet également de nouer des contacts avec d'autres associations et parfois de les faire travailler ensemble, comme cela a été le cas entre deux ONG ougandaise et guatémaltèque qui ont noué un partenariat pour améliorer l'enseignement dans leur pays respectif. Cela permet également aux petites entreprises de voir comment est utilisé leur argent qui n'est pas noyé dans une masse de dons, de voir concrètement avancer des petits projets humanitaires dans lesquels ils ont investi. Ces actions sont d'ailleurs relayées dans la newsletter du site qui est publiée en plusieurs langues.

Comment a évolué Planet'NGO depuis sa création en 2007 ?
Aujourd'hui, 270 associations sont inscrites alors que nous en avons eu 600 au début de l'aventure lorsque l'inscription était gratuite. Passer à un modèle payant nous a néanmoins permis de gagner en qualité. Planet'NGO a un réel potentiel. Beaucoup de grosses associations souhaitent que notre site se développe afin de savoir quelles petites structures contacter sur place pour être plus réactif et efficace lorsque de grosses catastrophes ont lieu, comme c'est le cas actuellement avec les inondations en Thaïlande. Le prix Top Santé des Femmes pour le développement durable (ndlr: prix qui récompense une femme qui s'engage et s'investit en France pour le développement durable) que nous venons de recevoir va nous permettre de faire connaître un peu plus Planet'NGO, et de lier des nouveaux partenariats. Google, qui est notre sponsor le plus important, m'a contactée à nouveau afin que nous puissions trouver comment son équipe pourrait nous aider davantage. Je vais également engager un stagiaire sur Paris qui va prospecter sur les associations humanitaires. L'objectif est que Planet'NGO devienne à terme la référence en matière de portail des petites ONG.

Avez-vous beaucoup d'ONG exerçant en Thaïlande qui sont inscrites sur votre portail ?
Actuellement, une seule ONG basée en Thaïlande est inscrite car le fait de demander de l'aide n'est pas ancré dans la culture du pays. Il y a un projet de développer vraiment notre activité en Thaïlande et d'en faire un pays test pour le portail, car c'est ici que je suis installée. Pour l'instant, je cherche à recenser toutes les associations, étrangères ou locales, qui exercent dans le royaume. Je vais lancer prochainement un appel à candidature à des étudiants français intéressés par le développement durable, l'apprentissage des langues ou le journalisme qui viendraient en mission pour parcourir le pays et faire ce travail, tout en racontant leur périple via un blog ou un autre type de support multimédia. Pour aider la Thaïlande et attirer les associations qui y travaillent, nous offrons actuellement les six premiers mois de cotisations aux ONG qui aident durant la crise des inondations. C'est un cercle vertueux : si quelques associations basées dans le royaume s'inscrivent, cela nous permettra de lancer une campagne de communication et de faire venir des dons et des candidats à l'humanitaire pour aider les sinistrés.  

Quelque chose à rajouter ?
J'ai le sentiment que beaucoup de personnes hésitent à s'engager auprès des petites ONG car elles ont l'idée reçue que les petites structures seraient moins sûres que celles qui sont plus importantes et plus connues. Planet'NGO a mis en place un système de filtrage notamment par l'intermédiaire d'une évaluation donnée par des personnes ayant été mises en relation avec les associations grâce au site. Si plusieurs évaluations consécutives sont négatives, l'ONG sera exclue du répertoire. Depuis la création du projet, nous avons reçu 6.000 demandes d'inscriptions, et nous en avons accepté plus de 600, preuve qu'il existe une sélection.  

Propos recueillis par Yann Fernandez jeudi 3 novembre 2011

Voir aussi :
Le site Planet'NGO
Contacter Caroline Herbert

La Française basée en Thaïlande Caroline Herbert a reçu début octobre l'un des Prix des Femmes pour le développement durable, récompense soutenu par le ministère français de l'Ecologie, pour son site Internet Planet'NGO. Ce portail communautaire permet aux petites ONG de se faire connaître et d'être mises en relation avec des particuliers ou des entreprises souhaitant aider

Française basée en Thaïlande, Caroline Herbert a reçu début octobre l'un des Prix des Femmes pour le développement durable, récompense soutenu par le ministère français de l'Ecologie, pour son site Internet Planet'NGO. Ce portail communautaire permet aux petites ONG de se faire connaître et d'être mises en relation avec des particuliers ou des entreprises souhaitant aider

Lepetitjournal.com/Bangkok : Comment est née l'idée de Planet'NGO ?
Caroline Herbert : J'ai lancé Planet'NGO en 2007 après avoir fait le constat qu'un petit nombre de grosses associations attiraient la majorité des aides financières. Je souhaitais que les petites ONG gagnent en visibilité et que tout à chacun puisse donner à hauteur de ces moyens pour aider ces petites structures. A mon arrivée en Thaïlande, je me suis aussi aperçu que les grosses associations ne souhaitaient recevoir que des dons financiers, tandis qu'il en existait beaucoup de petites ayant besoin de moyens humains mais qui n'arrivaient pas à rencontrer des candidats potentiels faute d'argent.

Comment fonctionne le site Internet ?
Les ONG s'inscrivent sur notre portail, pour lequel travaille une vingtaine de bénévoles dont la plupart sont des traducteurs, contre une cotisation annuelle valant 30 euros. Elles font ensuite savoir sur le site quels sont leurs besoins que ce soit en termes de bénévoles assignés à des missions spécifiques, de matériels ou d'aides financières. Cela leur permet également de nouer des contacts avec d'autres associations et parfois de les faire travailler ensemble, comme cela a été le cas entre deux ONG ougandaise et guatémaltèque qui ont noué un partenariat pour améliorer l'enseignement dans leur pays respecti. Cela permet également aux petites entreprises de voir comment est utilisé leur argent qui n'est pas noyé dans une masse de dons, de voir concrètement avancer des petits projets humanitaires dans lesquels ils ont investis. Ces actions sont d'ailleurs relayées dans la newsletter du site qui est publiée en plusieurs langues.

Comment a évolué Planet'NGO depuis sa création en 2007 ?
Aujourd'hui, 270 associations sont inscrites alors que nous en avons eu 600 au début de l'aventure lorsque l'inscription était gratuite. Passer à un modèle payant nous a néanmoins permis de gagner en qualitatif. Planet'NGO a un réel potentiel. Beaucoup de grosses associations souhaitent que notre site se développe afin de savoir qui contacter sur place afin d?être plus réactif et efficace lorsque de grosses catastrophes ont lieu, comme c'est le cas actuellement avec les inondations en Thaïlande. Le prix Top Santé des Femmes pour le développement durable, qui récompense une femme qui s'engage et s'investissent en France pour le développement durable et que nous venons de recevoir, va nous permettre de faire connaître un peu plus Planet'NGO, et de lier des nouveaux partenariats. Google, qui est notre sponsor le plus important, m'a contacté à nouveau afin que nous puissions trouver comment son équipe pourrait nous aider d'avantage. Je vais également engager un stagiaire sur Paris qui va prospecter sur les associations humanitaires. L'objectif est que Planet'NGO devienne à terme la référence en matière de portail des petites ONG.

Avez-vous beaucoup d'ONG exerçant en Thaïlande qui sont inscrites sur votre portail ?
Actuellement, une seule ONG basée en Thaïlande est inscrite car le fait de demander de l'aide n'est pas ancré dans la culture du pays. Il y a un projet de développer vraiment notre activité en Thaïlande et d'en faire un pays test pour le portail, car c'est ici que je suis installée. Pour l'instant, je cherche à recenser toutes les associations, étrangères ou locales, qui exercent dans le royaume. Je vais lancer prochainement un appel à candidature à des étudiants français intéressés par le développement durable, l'apprentissage des langues ou le journalisme qui viendraient en mission pour parcourir le pays et faire ce travail, tout en racontant leur périple via un blog ou un autre type de support multimédia. Pour aider la Thaïlande et attirer les associations qui y travaillent, nous offrons actuellement les six premiers mois de cotisations aux ONG qui aident durant la crise des inondations. C'est un cercle vertueux : si quelques associations basées dans le royaume s'inscrivent, cela nous permettra de lancer une campagne de communication et de faire venir des dons et des candidats à l'humanitaire pour aider les sinistrés.  

Quelque chose à rajouter ?
J'ai le sentiment que beaucoup de personnes hésitent à s'engager auprès des petites ONG car elles ont une idée reçue que les petites structures seraient moins sûres que celles qui sont plus importantes et plus connues. Planet'NGO a mis en place un système de filtrage notamment par une évaluation donnée par des personnes ayant été mis en relation avec les associations grâce au site. Si plusieurs évaluations consécutives sont négatives, l'ONG sera exclue du répertoire. Depuis la création du projet, nous avons reçu 6.000 demandes d'inscriptions, et nous en avons accepté plus de 600, preuve qu'il existe une sélection.  
Propos recueillis par Yann Fernandez (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) jeudi 3 novembre 2011  
 

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