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A Bangkok, des pompiers reconvertis en chasseurs de serpents

Pompier chasseur de serpent BangkokPompier chasseur de serpent Bangkok
Lillian SUWANRUMPHA / AFP - Le pompier et spécialiste des serpents Sutaphong Suepchai (2e gauche) défie un cobra durant une séance d’entrainement à la capture de serpents le 15 juin 2018
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 29 novembre 2018, mis à jour le 12 décembre 2019

Cette caserne de pompiers de Bangkok n'a pas éteint d'incendie depuis trois mois. En revanche, les appels à l'aide pour capturer des serpents sont devenus quotidiens.

En 2017, les pompiers de cette mégalopole de plus de dix millions d'habitants ont reçu plus de 34.000 appels concernant ces reptiles, soit deux fois plus qu'en 2014.
Ils s'attèlent à la tâche comme, dans d'autres pays, leurs collègues viennent retirer les nids de guêpes.

Mais les soldats du feu thaïlandais tentent de sensibiliser la population aux risques d'une campagne trop systématique d'éradication: la plupart sont utiles à l'écosystème des villes, où ils se révèlent de redoutables chasseurs de rats, et ne sont même pas venimeux. Sur les 200 espèces recensées en Thaïlande, seule une trentaine le sont.

Ce jour-là, une couleuvre s'est invitée dans une maison de la banlieue nord de Bangkok. Avec de simples gants, Suraphong la maîtrise en quelques instants. Des interventions comme celle-ci, ces pompiers en font des dizaines chaque mois.

"Là-dedans il y a douze pythons qu'on garde à la caserne" avant de les remettre à une université qui se charge ensuite de les relâcher dans la campagne, explique le pompier, en montrant une cage où les reptiles dorment enlacés. L'un d'eux avait avalé un chat.

Bangkok ne cesse de grossir et des zones qui étaient encore des rizières il y a quelques années se retrouvent bétonnées. Il n'est pas rare d'y voir des couleuvres écrasées sur la chaussée ou d'autres espèces dans les arbres, même en centre-ville où les maisons avec jardins sont légions.

Même le Lycée International de Bangkok (LFIB) a été confrontée au printemps à un afflux de serpents, notamment de cobras, poussant l'administration à écrire aux parents avant la fête de fin d'année pour les appeler à la vigilance.

Mais en Thaïlande, aujourd'hui, les morts par morsures de serpents sont exceptionnelles.

En janvier 2018, une enfant thaïlandaise est décédée dans son sommeil après avoir été mordue par un cobra, mais le drame, largement relayé à la télévision, s'était produit à la campagne, dans la province de Surat Thani, dans le sud du pays.

Les dernières données du ministère de la Santé recensent 1.753 morsures en Thaïlande en 2016, le plus souvent à la campagne. Et toutes ces victimes ont pu recevoir un traitement approprié, le pays étant doté d'un centre anti-venin de référence, géré par la Croix-Rouge.

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